Lutte contre le COVID-19 : rester vigilant à propos du gel d'échographie
MERCREDI 27 JANVIER 2021
Soyez le premier à réagirLes autorités sanitaires anglaises ont élaboré dernièrement un document de bonnes pratiques en hygiène hospitalière pour l’utilisation du gel d’échographie. Les recommandations qu’elles éditent tombent, certes, sous le sens, mais elles ne sont pas inutiles pour rester acteur de la lutte contre le COVID-19, en ces temps troublés et à forte charge de travail.
Dans une période marquée par une proportion importante de sa population touchée par le COVID-19, à fortiori impactée par un variant très contagieux, les autorités sanitaires britanniques sont sur le qui-vive.
L’hygiène relative au gel d'échographie peu traitée par les sociétés d'hygiène britanniques
C’est ainsi que Public Health England (PHE) a publié récemment un communiqué rappelant les bonnes pratiques en échographie, plus précisément sur la gestion du gel à ultrasons. Lorsque celui-ci est contaminé, il souvent associé à des flambées d'infection comme vecteur potentiel de transmission d’agents pathogènes. Et comme il n’existe actuellement que peu de conseils disponibles sur les bonnes pratiques d'utilisation du gel à ultrasons dans le contexte britannique, PHE a édité un document qui fournit des conseils provisoires sur l'utilisation sûre du gel à ultrasons pour réduire le risque de transmission d'infection.
Il a été en partie adapté des directives produites en Australie et au Royaume Uni et est destiné à être suivi dans le contexte plus large des précautions standard de prévention et de contrôle des infections. Rappelons qu'en France, le Ministère a publié une fiche de bon usage du gel d'échographie sur lequel le PHE aurait pu s'appuyer.
Utilisation du gel stérile et non stérile
En attendant, cette institution préconise tout d’abord l’utilisation de gel stérile, dans des conditions déjà identifiées dans un environnement non infectieux, comme dans les procédures interventionnelles, les exploration intracabvitaires ou pour les patients immunodéprimés ou en soins intensifs néonatals notamment.
Pour l'utilisation de gel à ultrasons non stérile, PHE recommande l'utilisation de bouteilles pré-remplies de préférence au remplissage de bouteilles réutilisables, de retirer le gel de la peau après la procédure à l'aide d'une serviette en papier ou en tissu et de ne pas faire entrer en contact avec le patient, le personnel ou les instruments la buse de la bouteille, auquel cas celle-ci doit être jetée. L’organisme de tutelle recommande en outre de veiller à utiliser uniquement les produits avant leur date de péremption et de jeter tout produit qui a dépassé la date de péremption ou qui a dépassé le délai recommandé par le fabricant après ouverture.
Le cas particulier des bouteilles réutilisables
Si des flacons réutilisables sont néanmoins utilisés, il préconise l’utilisation d’un dispositif de distribution (pompe) et, lors du remplissage de bouteilles réutilisables, de vérifier la date de péremption du conteneur pour vrac, de jeter les bouteilles réutilisables lorsque le conteneur est périmé et de les remplacer en même temps que le conteneur. Aucune tentative ne doit être faite pour nettoyer ou désinfecter l'intérieur des bouteilles pour prolonger leur durée d'utilisation. Il est également recommandé d’étiqueter sur le flacon la date à laquelle le flacon réutilisable a été rempli à nouveau et de jeter ce dernier et son contenu si la période depuis le dernier remplissage dépasse un mois. Le document stipule enfin que les contenants ou les dispositifs de distribution présentent des signes de dommages, ou s’ils sont visiblement sales, doivent être jetés.
Ces dispositions tombent sous le sens. Mais dans le contexte actuel de surcharge de travail dû à un flux important de patients pas toujours propice au suivi des consignes à la lettre, d’une part, et dans un environnement hautement infectiogène d’autre part, il n’est pas inutile de rappeler, voire de répéter de telles recommandations de bonnes pratiques, même aux professionnels les plus scrupuleux en termes d’hygiène hospitalière.
Bruno Benque