La HAS encadre l'exploration radiologique des cervicalgies
MARDI 15 DéCEMBRE 2020
Des recommandations de bonne pratique en radiologie cervicale viennent d’être publiées par l’HAS après un travail réalisé en collaboration avec le G4. Si les cervicalgies non traumatiques ne nécessitent que rarement le recours à l’imagerie, les traumatiques ne sont pas toujours synonymes d’exploration radiologique.

La Haute Autorité de Santé (HAS) a annoncé, le 9 décembre 2020, les bonnes pratiques à suivre en imagerie médicale en cas de cervicalgie, avec ou sans traumatisme. Ce travail mené en collaboration avec le Conseil national professionnel de radiologie (G4), a été réalisé par des experts pluri-professionnels et des usagers, afin de pratiquer les examens d’imagerie spécifiques et d'améliorer la pertinence de la réalisation de ces actes.
Vérifier tout d’abord le rapport bénéfice-risque de l’imagerie
Environ 2/3 de la population française serait concernée dans sa vie par un épisode douloureux du cou et environ une personne sur cinq a présenté un épisode de cervicalgie de plus de 30 jours dans l'année écoulée, rappelle la HAS. Les cervicalgies non traumatiques n’ont en général pas de signe de gravité et ont une évolution spontanément favorable, en quelques semaines dans la majorité des cas. La HAS et le G4 rappellent qu'avant toute imagerie, il est impératif de vérifier si le rapport bénéfice-risque est favorable pour le patient et de lui proposer, à efficacité comparable, les techniques les moins irradiantes.
Pour des cervicalgies non traumatiques, une imagerie est ainsi préconisée d'emblée en cas de douleurs avec une aggravation progressive, permanente et insomniante, des atteintes neurologiques, des pathologies néoplasiques, des pathologies inflammatoires rhumatismales, des infections disco-vertébrales, des complications de chirurgie du rachis ou une pathologie vasculaire ou si les douleurs persistent au-delà de 4 à 6 semaines. On pratiquera en priorité l'IRM mais des radiographies de première intention sont aussi pertinentes.
Une exploration post-traumatique selon le cas clinique
En cas de traumatisme cervical, l'imagerie n'est indiquée que dans certaines situations cliniques car, chez des sujets ne présentant pas de trouble de conscience, seuls 2% des traumatismes cervicaux sont associés à des lésions importantes du rachis (fracture, luxation ou instabilité mécanique). Le communiqué de la HAS et du G4 indique que l'imagerie cervicale est indiquée chez les patients instables, donc, présentant des troubles de conscience ou des signes neurologiques, chez les sujets de 65 ans ou plus, en cas de rachis ankylosé ou si une dissection artérielle cervicale est suspectée (indication d’angio-IRM).
Il s’agit également, en pratique, de suivre les recommandations de la National Emergency X-Radiography Utilization Study (NEXUS) ou Canadian C-Spine.
En cas de traumatisme cervical nécessitant un examen d’imagerie, le scanner est l'examen de première intention, complété par une IRM si on suspecte une lésion de la moelle épinière, des disques intervertébraux ou des ligaments vertébraux.
Bruno Benque