Distorsion des volumes et segmentation pulmonaire à l'IRM: une étude pour les évaluer
JEUDI 16 MAI 2019
La distorsion géométrique que l'on rencontre sur une IRM pulmonaire peut être quantifiée. C'est ce qi ressort d'une étude hollandaise publiée dans la Revue European Radiology.

Une étude hollandaise publiée dans la Revue European Radiology vise à évaluer l'effet de la distorsion géométrique sur la quantification du volume pulmonaire en IRM et à comparer l'impact des méthodes manuelles, semi-automatiques et entièrement automatisées disponibles pour la segmentation du poumon.
Le scanner, étalon Or pour l'évaluation du volume pulmonaire
Un fantôme a été scanné par IRM et scanner. La distortion géométrique a été quantifiée comme étant la différence de volume du fantôme entre l’IRM et le scanner, le scanner étant l’étalon d’or. De plus, 11 sujets d'une étude prospective sur population d'enfants ont chacun subi quatre acquisitions par IRM thoracique. Les 44 examens IRM obtenus avec 2D et 3D Gradwarp ont été utilisés pour tester cinq méthodes de segmentation. Le coefficient de corrélation intraclasse, les tracés de Bland – Altman, les tests de Wilcoxon, de Mann – Whitney U et les tests t appariés ont été utilisés pour les statistiques.
Une segmentation automatisée efficace
En utilisant des fantômes, les différences de volume entre le scanner et l'IRM variaient selon les positions de l'IRM et la correction 2D et 3D de Gradwarp. Avec le fantôme situé à l'isocentre, l'IRM surestimait le volume par rapport au scanner de 5,56 ± 1,16 à 6,99 ± 0,22% avec les antennes corps entier et thorax, respectivement. Des scores plus élevés et des différences intrinsèques plus petites ont été trouvés pour les images 3D Gradwarp. Chez les sujets, les outils de segmentation semi-automatisés et entièrement automatisés ont montré une grande concordance avec les segmentations manuelles (ICC = 0,971–0,993 pour les balayages inspiratoire final; ICC = 0,992–0,995 pour les balayages expiratoires). Le temps de segmentation manuelle par balayage était d’environ 3 à 4 h et de 2 à 3 min pour les méthodes entièrement automatisées.
La surestimation en volume de l'IRM due à la distostion géométrique peut donc être quantifiée. Les méthodes de segmentation semi-automatisées et entièrement automatisées permettent une quantification précise, reproductible et rapide du volume pulmonaire. L'IRM thoracique peut constituer une modalité d'imagerie sans rayonnement ionisant pour la segmentation du poumon et la quantification volumique dans les grandes études de cohorte.
Bruno Benque avec European Radiology