Le Dr Jean-Philippe Masson annonce une rentrée animée
MARDI 02 MAI 2017
Le monde de la radiologie française voit donc, depuis quelques jours, ses revenus amputés suite aux décisions de la Caisse d'Assurance Maladie. Nous avons rencontré le Dr Jean-Philippe Masson, Président de la Fédération Nationales des Médecins Radiologues (FNMR) pour recueillir son sentiment après cette période tendue.

Thema Radiologie: Félicitations, tout d’abord, Dr Masson pour votre réélection à la Présidence de la FNMR ! Comment la recevez-vous ?
Dr Jean-Philippe Masson: C’est une vraie satisfaction, personnelle tout d’abord, mais aussi collective par la reconnaissance du travail accompli par l’équipe sortante. Le Conseil d’Administration nous a renouvelé sa confiance avec 70% des voix, alors que nous avions un challenger de qualité pour cette élection.
"La Caisse n'a pas anticipé les changements dans le liste d'actes"
T.R.: Abordons maintenant la CCAM v46. Que pensez-vous de cette mise en application quelque peu ratée ?
Dr J-P.M.: Comme vous le savez, le processus technique n’était pas prêt à la date de mise en application législative. C’est que la Caisse d’Assurance maladie a imposé une mise en place rapide alors que la base CCAM n’était pas prête. Après un retard d’une semaine, elle a annoncé qu’il fallait l’utiliser à partir du 28 avril à minuit, à l’aube d’un long weekend du 1er mai ! C’est une catastrophe ! Sans compter que, le 28 avril à 9h, une nouvelle version a été publiée car il y avait des erreurs dans certains codes.
T.R.: Donc, au total, il y a eu trois versions de la CCAM en une semaine ?
Dr J-P.M.: Tout à fait ! Nous en sommes à la version v46.5. Au-delà des chiffres, imaginez le désarroi des éditeurs de RIS pour tenter de suivre le mouvement. Dans sa volonté d’imposer ces baisses ratifiées à marche forcée, la Caisse n’a pas anticipé les changements dans les listes d’actes. Par exemple, alors que tous les modificateurs Z ont été éliminés, l’ajout du modificateur Y n’a pas été répercuté partout où il devait être présent. Durant toute la journée de vendredi, j’ai reçu énormément de coups de téléphone de confrères qui se trouvaient désemparés par la situation. J’imagine que la même chose s’est produite dans les hôpitaux.
"La rentrée sera certainement animée !"
T.R.: Quelle réaction la FNMR prépare-t-elle pour essayer de peser sur les décisions de la CNAM ?
Dr J-P.M.: Nous avons déjà déposé un recours au Conseil d’État sur le thème de la baisse du forfait technique, accompagnés par le G4 et la Société de Médecine nucléaire. Et nous allons en déposer un autre, avec l’ensemble des syndicats médicaux concernés, pour annuler la perte du modificateur Z.
T.R.: Pour finir, qu’attendez-vous des programmes des deux candidats à l’élection présidentielle ?
Dr J_P.M.: À vrai dire, pas grand chose pour l’instant. Nous rencontrerons les représentants du Ministère lorsque le nouveau gouvernement aura pris ses fonctions. Mais c’est l’inquiétude qui prime quant à l’évolution de la prise en charge radiologique des patients si la logique d’enveloppe est maintenue. Car si l’activité radiologique augmente, c’est que les besoins sont importants. Et pour ne pas dépasser l’enveloppe, on baisse le prix des actes. Mais nous ne désarmerons pas et la rentrée sera certainement animée…
Propos recueillis par Bruno Benque