Effets secondaires à l'irradiation: une nouvelle piste thérapeutique ?
VENDREDI 03 FéVRIER 2017
L’irradiation à fortes doses des cellules endothéliales montrent une modification du glaucome présent à la surface de ces cellules. C’est ce que montre une étude d’un doctorant réalisée dans le laboratoire de l’IRSN, et qui ouvre vers de nouvelles pistes thérapeutiques.

L’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN) vient de publier la thèse soutenue le 1er février 2017 par Cyprien Jaillet qui a pour titre « Modifications du glycome endothélial vasculaire dans le cas d’une irradiation à forte dose ».
Évaluer les effets secondaires de l’irradiation sur les cellules endothéliales vasculaires
Ce travail prend place dans les recherches de l’IRSN sur les effets secondaires, pour les tissus sains, à l’irradiation des tissus cancéreux par radiothérapie. Dans ce processus, le système vasculaire et plus particulièrement l’endothélium jouent un rôle clé et les cellules endothéliales activées favorisent le recrutement chronique des thrombocytes et des leucocytes, contribuant ainsi aux effets secondaires. D’autre part, dans les maladies inflammatoires, les glycanes situés à la surface des cellules endothéliales sont modifiés et influencent le recrutement des cellules immunitaires.
Une modification du glycome in vitro
Dans cette étude, Cyprien Jaillet a évalué la modification de ces glycanes endothéliaux en réponse à une irradiation à forte dose, et étudié les effets fonctionnels de ces modifications sur le recrutement des leucocytes en utilisant un modèle de cellules endothéliales in vitro. Ses résultats apportent les premières preuves d’une modification du glycome des cellules endothéliales en réponse à l’irradiation. Parallèlement, le glycocalyx endothélial semble subir une dégradation.
Même effet chez les monocytes, les souris ou sur les pièces opératoires irradiées
Il a également évalué l’effet fonctionnel des modifications glycaniques des cellules endothéliales irradiées sur l’adhésion d’une lignée de monocytes. Ses résultats montrent que l’adhésion radio-induite est en partie due à la surexpression endothéliale des N-glycanes hautement mannosylés. Sur un modèle de souris irradiées également, ainsi que sur des pièces opératoires de patients traités par radiothérapie, le glycome fait l’objet de modifications radio-induites in vivo.
Une ouverture vers de nouvelles pistes thérapeutiques
L’intégration de la composante glycanique permet de porter un regard nouveau sur le continuum d’évènement qui conduit aux lésions tissulaires radio-induites. À l’avenir, l’étude du glycome pourrait ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques pour une meilleure prise en charge des effets secondaires de la radiothérapie.
Thema Radiologie avec l'IRSN