L'ECHOGRAPHIE, EXAMEN DE PREMIERE INTENTION POUR L'EXPLORATION DU BASSIN FEMININ ?
MERCREDI 01 AVRIL 2015
Dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology (AJOG), une publication considère que l’échographie est désormais la modalité unique de première intention pour l’exploration du bassin féminin. L’avènement de sondes endocavitaires à haute résolution et l'utilisation de l'imagerie Doppler couleur pour la cartographie du flux sanguin ont en en effet renforcé les capacités de diagnostic de la discipline.

L’American Institute of Ultrasound in Medicine a lancé, en 2012, "Ultrason Première », qui préconise l'utilisation de l’échographie avant d'autres modalités d'imagerie, lorsque la preuve démontre que l'imagerie par ultrasons est au moins tout aussi, sinon plus, efficace pour une région anatomique donnée. Ce principe s’applique en particulier aux explorations obstétricales et gynécologiques, comme le décrit une publication de l’American Journal of Obstetrics and Gynecology (AJOG), une échographie bien exécutée et bien interprétée évite généralement la l'imagerie en coupe plus coûteuse et plus complexe techniquement.
Les apports de l’échographie 3D
L’échographie 3D/4D peut produire des images du bassin de femmes de qualité et présentation volumique comparables à celles de l'IRM et du scanner, sans rayonnement et à un coût relativement plus faible. Finies les explorations 2D avec des vessies pleines ! Aujourd'hui, l’imagerie 3D par ultrasons permet l'automatisation de l’acquisition de l'ensemble d'un volume, qui peut générer des centaines d’images et être utilisées pour le reconstruire dans différents plans. D’autre part, elle n’est pas comme l’IRM, perturbée par le péristaltisme intestinal et de nombreux patients trouvent cette modalité plus confortable que l'IRM ou le scanner. Il est possible d’obtenir une image du contour de l'utérus et de l’ensemble du volume de l'endomètre simultanément. De multiples études ont comparé l’échographie 3D avec d'autres modalités d'imagerie établissant l'équivalence des échographie 3D à l'IRM, par exemple dans la précision diagnostique des malformations des canaux de Müller.
L’imagerie ultrasonore transvaginale en temps réel
L'avènement des sondes transvaginales est l'une des innovations récentes les plus importantes en imagerie pelvienne. Cette technologie permet à l'opérateur une proximité inégalée pour cibler les organes pelviens et améliorer la résolution de l'image sans que la patiente ait la vessie pleine. L'échographie a un avantage supplémentaire d'imagerie en temps réel, qui permet au praticien d’obtenir des informations sur le degré et la zone de douleur, ainsi que sur la mobilité des organes. L’échographie en temps réel permet également la pratique de la sonohysterographie qui, par une distention de la cavité utérine par une petite quantité de solution saline, peut mettre en évidence des polypes, des fibromes sous-muqueux ou des tumeurs notamment, ainsi que la perméabilité des trompes.
Les différentes applications du Doppler
Pour caractériser les masses pelviennes, l'échographie combine les images morphologiques et vasculaires par le Doppler, sans injection de produit de contraste. Ce dernier donne une cartographie de la circulation sanguine et du flux sanguin dans une lésion. Ainsi, un cancers montrera un flux abondant et désorganisé alors que ce flux sera limité pour les lésions bénignes, ou absent au sein des kystes. Enfin, dans le cas d’utérus gravides, le Doppler donne d’importantes informations sur la fonctionnalité du cordon ombilical.
L’avis des auteurs sur les échographistes
Les auteurs de ce recueil considèrent que les échographistes ne sont pas tous très à l’aise dans la pratique de l’échographie 3D, transvaginale ou Doppler. Ils trouvent qu’ils n’utilisent pas le plein potentiel de la technologie. Selon eux, leur inexpérience ne devrait pas justifier la prescription d'un IRM ou d’un scanner. Ils évoque ainsi la nécessité de développer leur formation. Les applications de l’échographie en font une modalité unique spécialement adaptée au bassin féminin. L'utilisation de l'échographie en première intention chez les femmes atteintes de symptômes pelviens, en particulier avec le complément de la 3D et Doppler si nécessaire, s’avèrerait plus rentable et plus sûre.
Bruno Benque