RADIOTHERAPIE: LES HÔPITAUX PUBLICS SONT PRETS A COOPERER
MERCREDI 07 JANVIER 2015
L'enquête menée par la FHF et UniHA sur le thème des coopérations pour le renouvellement des modalités de radiothérapie fait état d'investissements à prévoir à hauteur de 95 millions d'€ dans les quatre prochaines années. Les achats groupés devraient être sans doute privilégiés, mais les radiothérapeutes ne souhaitent pas que l'on leur impose les choix de matériels.

Le renouvellement des modalités de radiothérapie est souvent un problème pour les décideurs. La discipline a fait beaucoup de progrès technologiques ces dernières années et ils sont incités à moderniser leur parc, ce qui représente un coût significatif, afin d'améliorer la prise en charge des patients. C'est pourquoi la Fédération Hospitalière de France (FHF) et la centrale de mutualisation des achats hospitaliers UniHA ont lancé une enquête en juillet 2014, afin de faire un état des lieux du parc de modalités de radiothérapie et connaître les perspectives de renouvellement de ces modalités. L'étude visait également à sonder les établissements de santé publics sur leur intention de coopérer avec d'autres établissements pour l'acquisition d'appareillages de radiothérapie.
Des investissements à hauteur de 95 millions d'€
Cette enquête a reçu un écho mitigé, puisque seulement 65% des établissements sondés y ont répondu. Ce sont donc 34 établissements, représentant 114 modalités de radiothérapie externe, et 7 de curiethérapie, qui ont participé à ce sondage. En termes de technologie, la radiothérapie stéréotaxique (RCS), l'arcthérapie et la radiothérapie conformationnelle avec modulation d'intensité (RCMI) sont les plus convoitées par les praticiens dans le cadre du renouvellement de leurs appareils. D'autre part, les hôpitaux sondés projettent, pour vingt d'entre eux, d'acquérir de nouvelles modalités de radiothérapie dans les quatre ans, la plupart au cours de l'année 2015, pour un investissement, en tout, de 93.5 millions d'€. On dénombre également 25 projets d'acquisition de matériels accessoires, mais non moins importants, que sont les Treatment Planning System (TPS), les scanners de simulation ou les systèmes de surveillance Record & Verify, pour un budget de 7.5 millions d'€.
Coopérer, mais rester maître du choix des modalités
Sur le thème de la coopération, 90% des établissements sondés sont favorables à la mutualisation des moyens dans le domaine de la radiothérapie, mais sous certaines conditions. Ils sont, en fait, une minorité à concevoir des investissements communs avec d'autres établissements. Les postes de coopération qu'ils envisagent concernent plutôt le partage de temps médical et paramédical, ou des projets médicaux de radiothérapie ou de cancérologie. C'est également sur le thème des achats groupés de modalités qu'ils se voient coopérer, de substancielles économies d'échelle pouvant être réalisées de cette manière. Reste que les radiothérapeutes souhaitent rester maîtres du choix des appareillages, ou du moins participer aux réflexions stratégiques de groupes prévues à cet effet.
Au final, les résultats de cette enquête nous apprennent que la moitié des machines de radiothérapie seront à remplacer dans les 5 ans, représentant un marché de 150 millions d'€ pour l'ensemble des hôpitaux publics français. Des coopérations sont donc à prévoir prochainement, mais il faudra en définir le modèle organisationnel et économique et structurer ces coopérations territoriales.
Bruno Benque