Bilan encourageant mais contrasté pour la radiothérapie au Canada
LUNDI 31 MARS 2014
Le Partenariat Canadien contre le Cancer a publié, en ce mois de mars 2014, un rapport sur le rendement du système de lutte contre le cancer au Canada. Parmi les nombreux thèmes abordés, la radiothérapie fait l'objet de différents critères d'évaluation.

Des délais d'attente satisfaisants, sauf pour le traitement de la prostate
Un des indicateurs importants mesure les temps d’attente en radiothérapie à compter du moment où le patient est prêt à commencer le traitement (pour 2012), soit le pourcentage des patients traités à l’intérieur du délai cible, qui est de 28 jours. L’accès rapide à la radiothérapie est un des éléments clés d’un système de lutte contre le cancer de grande qualité. Afin de réduire le temps d’attente en radiothérapie pour les patients atteints de cancer, des mécanismes provinciaux ont été instaurés. En 2012, neuf des dix provinces ayant fourni des données ont atteint la cible de 90 % des patients traités selon le délai de référence national des temps d’attente. Cependant, il existe des différences selon la région anatomique considérée. Les temps d'attente sont en effet plus importants pour les patients devant être traités pour la prostate.
Les accélérateurs linéaires plus nombreux que dans la moyenne des pays de l'OCDE
Un autre indicateur mesure le pourcentage des nouveaux cas qui reçoivent une radiothérapie dans les deux ans suivant le diagnostic. Les taux d’utilisation de la radiothérapie sont comparés, selon la province, pour une radiothérapie préopératoire, postopératoire, comme traitement unique (sans chirurgie ou autre traitement) ou couplée à une chimiothérapie, pour les diagnostics établis au cours de l’année 2010. Les taux d’utilisation de la radiothérapie dans les deux ans suivant le diagnostic variaient de 29,1% à 35,9%, et le nombre d'accélérateurs linéaires se situait à 7,2 par million d’habitants, supérieur à la moyenne des pays de l'OCDE qui est de 6,2 par million d'habitants.
Moins de radiothérapie pour les patients de plus de 80 ans
Ce rapport permet d'évaluer également l'augmentation significative de la radiothérapie postopératoire du cancer du rectum de stade II et III, ainsi que de la radiothérapie préopératoire du cancer du sein de stade I et II, même si l'échantillon de l'étude est faible, seulement quelques provinces ayant répondu à cette enquête. Il met en lumière également le faible taux de prise en charge radiothérapique des personnes âgées. En effet, seulement 40% des patientes de plus de 80 ans et ayant subi une chirurgie conservatrice du sein, ont subi le traitement de radiothérapie recommandé dans les lignes directrices nationales, comparé aux 85% des patients de moins de 80 ans. A cela plusieurs raisons, parmi lesquelles le fait que, selon une étude, la radiothérapie n’offre que des bienfaits marginaux par rapport à la récurrence et à la survie, ou que les personnes plus âgées ont plus tendance à éprouver des problèmes de santé chroniques ou aigus, les risques que comporte la chimiothérapie ou la radiothérapie n'apportant pas d'avantages potentiels.
Bruno Benque