Le SNRO reste attentif aux actions prévues dans le cadre du nouveau plan cancer
LUNDI 17 FéVRIER 2014
Après le G4, le Syndicat National des Oncologues Radiothérapeutes (SNRO) a publié à son tour un communiqué, le 12 février 2014, dans lequel il se félicite de la présentation, par le Président de la République, du 3ème Plan Cancer, mais reste en attente de mesures efficaces pour la radiothérapie. Nous avons choisi de publier l'intégralité de ce communiqué qui revient sur les retards pris sur le champ de la radiothérapie libérale, et propose des actions concrètes pour valider les mesures annoncées dans ce plan cancer 2014-2019.

En prolongement du communiqué commun des acteurs de la cancérologie libérale et hospitalière privée, il tient à souligner quelques spécificités de la radiothérapie en général et de la radiothérapie libérale en particulier. Ce plan cancer fait la part belle aux mesures de prévention, de dépistage et d’accompagnement, alors que les plans précédents étaient surtout orientés sur la recherche et les prises en charge thérapeutiques.
Les retards importants impactant la radiothérapie libérale
Cet effort nous paraît très important si les moyens techniques et financiers suivent. Concernant la radiothérapie libérale, le SNRO doit constater que peu des mesures des précédents plans ont abouti (en particulier les mesures de financement et d’adaptation de la nomenclature). En conséquence, la radiothérapie libérale accuse des retards de développement faute d’environnement adapté.
- Le PMSI n’est toujours pas appliqué à la radiothérapie libérale ne permettant pas d’identifier officiellement son activité alors que celle-ci prend en charge plus de la moitié des traitements par radiothérapie sur tout le territoire national.
- La nomenclature libérale n’a pas évolué depuis 2004 et n’est pas adaptée à l’évolution vers les techniques de haute précision (IMRT, IGRT, Stéréotaxie), ce qui retarde leurs implantations dans le secteur libéral.
- La curiethérapie, traitement efficace, un des meilleurs traitements ciblés et hypo-fractionnés, reste sous valorisée ce qui explique sa disparition progressive.
- L’absence d’accès des centres de radiothérapie libéraux au financement des soins de support (distribués uniquement par les MIG) limite l’accès à près de la moitié des patients et devra être rapidement corrigé.
Le SNRO, qui a largement participé à l’élaboration du Livre Blanc de la Radiothérapie en France (2013), insiste sur l’importance de la réduction des inégalités d’accès aux filières de soins, afin de permettre à l’ensemble des patients de bénéficier des techniques modernes de précision : radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité (RCMI), repositionnement quotidien guidé par l’image (IGRT), radiothérapie stéréotaxique, curiethérapie.
Mettre en place des actions concrètes pour valider les mesures proposées par le plan cancer
Le SNRO sera donc très attentif à l’application des mesures proposées dans ce nouveau Plan Cancer :
- « L’accès des patients aux équipements de radiothérapie les plus adaptés (tels que la radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité) sera étendu sur tout le territoire pour les indications qui le nécessitent »: Le SNRO souhaite que l’harmonisation des codages (enfin un PMSI pour tous ?) et des financements entre centres publics et privés se fassent au plus vite pour une égalité d’accès aux traitements proposés aux patients. Le SNRO travaille de concert avec les tutelles et la SFRO pour la mise en place d’un nouveau système de facturation et souhaite que les travaux aboutissent très rapidement avec mise en place d’ici là de mesures transitoires. Le SNRO souligne que la radiothérapie est avant tout un traitement curatif et qu’elle a un rapport coût/efficacité parmi les meilleurs.
- « Les établissements seront incités à investir dans des techniques permettant des désescalades thérapeutiques au bénéfice de la qualité de vie des patients. »: Le SNRO espère que les centres libéraux et les patients qu’ils soignent auront dorénavant un égal accès aux expérimentations (et aux forfaits) sur les nouvelles procédures (hypofractionnement, radiothérapie per-opératoire) et souligne que leurs développements ne doivent se faire qu’après validation scientifique fiable et non pas seulement sur des arguments économiques de court terme.
- « Réduire les risques de séquelles »: Le SNRO rappelle que les oncologues radiothérapeutes sont très impliqués dans l’évaluation et le suivi post-thérapeutique (obligation de suivi pendant au minimum 5 ans pour dépister les complications et séquelles éventuelles). Les techniques de haute précision épargnant les organes à risques doivent être privilégiées et leur implantation sur tout le territoire favorisée par une nomenclature incitative, permettant rapidement les lourds investissements nécessaires.
- « Faire évoluer les formations des professionnels »: C’est une mesure majeure qui emporte l’entière approbation du SNRO, qui s’est investi depuis plus de dix ans avec la société savante, la SFRO, dans un programme pluriannuel de séminaires de formation aux technologies de précision, dans le cadre de l’AFCOR, organisme agréé DPC qui a déjà formé une partie importante des personnels de la quasi-totalité des centres de radiothérapie publics et libéraux.
- « Reconnaître les professions de radiophysiciens et dosimétristes comme professions de santé »: Le SNRO salue ces mesures qui étaient attendues et qui permettront de reconnaître à part entière ces professionnels. La formation des dosimétristes devra également être mieux définie. Le 3ème plan cancer prend des engagements forts en faveur de la recherche clinique. Le SNRO est sensible à cette mesure, à condition que des mesures économiques soient prises pour aider tous les acteurs à participer aux essais académiques non financés et sources de progrès, en particulier en favorisant l’accès des centres libéraux à des attachés de recherche clinique.
La Radiothérapie libérale, qui prend en charge chaque année 90 000 patients, souhaite que ce plan cancer débouche rapidement sur des mesures concrètes qui permettent, à tous les centres de développer une offre de soins de pointe et de haute qualité afin d’offrir le meilleur service à tous les patients et de façon égalitaire entre les différentes structures publiques et privées sur tout le territoire national.
Le SNRO sera vigilant sur la mise en place de ce plan et espère sincèrement qu’il dépassera le stade de l’annonce, que ses mesures seront mieux appliquées que celles des précédents plans et que tous les professionnels impliqués par la prise en charge du cancer seront largement associés à son développement et à son évaluation bien qu’ils aient été largement oubliés dans le texte.
Thema Radiologie