Plan cancer 2014-2019: le G4 exprime ses doutes
LUNDI 10 FéVRIER 2014
Le Conseil National des Radiologues (G4) a réagi favorablement à la présentation faite par François Hollande du 3ème plan cancer. Les membres de cette assemblée se félicitent en effet de la mise en valeur des activités radiologiques au service de l'oncologie, ainsi que des annonces faites pour en améliorer le service à la population. Mais ils redoutent cependant que les moyens alloués ne soient pas à la hauteur des ambitions.

Le discours du Président de la République François Hollande du 4 février 2014, présentant le 3ème plan cancer 2014-2019, a été, dans son ensemble, perçu positivement par la plupart des observateurs. C'est dans ce contexte que les praticiens du Conseil National de la Radiologie Française (G4) ont publié un communiqué afin d'exprimer leur ressenti à propos des annonces formulées par le Président.
Les disciplines radiologiques enfin reconnues
Ce communiqué reprend tout d'abord certains points du discours du Président, dans lesquels ils retirent quelques annonces encourageantes. Parmi celles-ci, on trouve des thèmes récurrents, comme la nécessité d'assurer un meilleur accès au dépistage et aux soins sur l'ensemble du territoire, par un meilleur maillage territorial de l'offre. Ils approuvent également la volonté de réduire les délais de rendez-vous pour les examens d'IRM, pour assurer les meilleures chances de traitements rapides et efficaces, ainsi que la prise en charge de l'échographie mammaire dans le dépistage organisé du cancer du sein et le développement de la tomosynthèse. Enfin, le plan cancer rappelle qu"il faut développer la radiologie interventionnelle, facteur d'économie pour la collectivité et d'interventions moins invasives pour les patients, une demande que les radiologues formulent régulièrement depuis quelques temps.
Des moyens alloués insuffisants au regard des besoins
Le G4 reste cependant attentif à la mise en œuvre de ce 3ème plan cancer, les moyens alloués aux disciplines radiologiques, tant diagnostiques que thérapeutiques, ne semblant pas à la hauteur des ambitions gouvernementales. Ils remarquent notamment que l'augmentation du parc d'IRM en France, qui, rappelons le, est le plus faible d'Europe proportionnellement au nombre d'habitants (10/1million contre 20/1million en moyenne pour l'ensemble du continent), ne pourra pas être significative avec les 15 M€ alloués par le plan 2017-2019. Ils ajoutent que l'objectif de 20 jours de délai d'attente pour cette modalité est en baisse par rapport au plan cancer précédent (15jours). Plus globalement, c'est en termes de moyens humains que le G4 s'inquiète. Les 1 114 internes prévus en imagerie médicale, est d'après lui insuffisant pour prendre en charge toutes les étapes du suivi des cancers, avançant le chiffre de 1 300 internes indispensables sur ce champ. C'est enfin au rayon des contraintes et absences de tarifications pour les nouvelles disciplines thérapeutiques guidées par l'image que les radiologues souhaitent voir des changements afin d'assurer la qualité de leurs missions.
S'ils se félicitent de voir enfin la place essentielle et croissante de l’imagerie diagnostique et thérapeutique dans la prise en charge du cancer, les signataires du communiqué du G4 se montrent une fois encore insatisfaits des moyens mobilisés pour assurer la qualité de parcours de soins des patients en oncologie.
Bruno Benque