Polémique sur la désinfection des sondes endocavitaires
VENDREDI 30 AOûT 2013
De nombreuses sociétés savantes font la sourde oreille aux propos de Michèle Rivasi concernant le niveau de désinfection des sondes d'échographie endocavitaires. La polémique sur ce thème semble reprendre de plus belle après trois ans d'accalmie.
La polémique sur la désinfection des sondes d'échographie endocavitaires, pour les examens intea-vaginaux, intra-rectaux ou intra-eosophagiens, est relancée. L'eurodéputée Michèle Rivasi a récemment relancé le débat, qui s'était éteint depuis 2009, concernant la présence d'agents infectieux sur ces matériels.
Des sondes insuffisamment désinfectées ?
Sur la base de plusieurs études scientifiques, Michèle Rivasi a demandé au ministère des affaires sociales et de la santé, lors d'une conférence de presse le 3 juin 2013, de revoir les recommandations relatives au traitement anti-infectieux des sondes endocavitaires. Ces dernières préconisent une Désinfection de Niveau Bas (DNB), par protection de la sonde dans une gaine marquée CE et un nettoyage par lingette. Les études évoquées par Mme Rivasi tentent de démontrer que ce niveau est insuffisant. L'une d'entre elles fait état d'un taux non négligeable de perforation de la gaine, une autre montre un risque de présence de papillomavirus à hauteur de 3% des cas, une autre enfin estime le nombre de patients susceptibles d'être infectés à l'aide d'une modélisation mathématique.
Des publications financées par l'industrie
La communauté médicale, quant à elle, est pour le moins circonspecte vis à vis de ces affirmations. Neuf présidents de sociétés savantes de radiologie, de gynécologie-obstétrique, d'échographie, et d'urologie notamment, se sont prononcés pour préciser qu'aucune étude scientifique n'avait démontré, jusqu'à présent, les bienfaits de la Désinfection de Niveau Intermédiaire (DNI) par trempage ou exposition aux ultraviolets des dites sondes. Ils évoquent le manque de précision des publications sur lesquelles se base Mme Rivasi et laissent aussi entendre que ces dernières étaient financées par des fournisseurs de matériels de DNI. Ils souhaitent donc que, si de nouvelles études voient le jour, elles soient initiées par les pouvoirs publics, pour plus de cohérence. D'ici là, les praticiens continueront de suivre les recommandations des tutelles.
Bruno Benque