L'échographie de contraste dans le suivi de la transplantation rénale
MERCREDI 05 JUIN 2024
La Revue RadioGraphics publie une exploration exhaustive des apports de l’échographie de contraste dans le suivi des transplantations rénales. Selon les deux phases de prise de contraste, la cortico-médullaire et la néphrographique, une CEUS peut s’avérer pertinente pour la différentiation entre maladies bénignes et malignes, en cas de complication vasculaire ou de problème résultant d’une biopsie.

La transplantation rénale est le traitement de première intention de l'insuffisance rénale terminale car elle améliore la qualité de vie et la survie des patients. L'imagerie joue un rôle clé dans le diagnostic, le traitement et le suivi de ces patients. L'échographie est le principal outil d'imagerie pour l'évaluation des complications d'une transplantation rénale, tandis que l'échographie de contraste (CEUS) est un puissant outil complémentaire de visualisation d’éventuelles complications.
La Revue RadioGraphics fait une exploration exhaustive des apports de l’échographie de contraste dans le suivi des transplantations rénales
Les agents de contraste CEUS permettent une évaluation en temps réel du greffon sans compromettre la résolution spatiale et peuvent être utilisés de manière fiable en cas d'insuffisance rénale. Étant donné que les agents de contraste ne sont pas excrétés dans les voies urinaires, ces agents peuvent être utilisés sans augmenter la pression du système obstrué en cas d'obstruction rénale, de même qu’ils ont peu d’effets indésirables légers ni de néphrotoxicité connue.
Un article publié dans la Revue RadioGraphics fait une exploration exhaustive des différents apports de la CEUS dans le suivi des transplantations rénales. Il décrit notamment la structure de base d'un agent de contraste, une microbulle composée d'une enveloppe externe (protéine ou lipide) qui contient un gaz interne. Les microbulles se dilatent et se contractent avec de faibles pressions acoustiques (faible indice mécanique), contrairement aux tissus et renvoient donc un signal à la sonde d’échographie.
Deux phases distinctes de prise de contraste, la cortico-médullaire et la néphrographique
En fonction du volume d'injection intraveineuse et de la fréquence cardiaque, les bulles atteignent généralement le greffon en quelques secondes par l'artère rénale et ses branches segmentaires. La phase corticomédullaire apparaît 25 à 70 secondes après l'injection d'un produit de contraste intraveineux. Dans cette phase, la majeure partie du produit de contraste circule dans les artères corticales et présente une très bonne différenciation entre le cortex et la moelle.
La phase néphrographique, quant à elle, devient intense 70 à 180 secondes après l'injection intraveineuse du produit de contraste au fur et à mesure qu'il atteint le parenchyme rénal et la circulation veineuse. L'évaluation du greffon et des vaisseaux iliaques avec la CEUS est particulièrement utile pour identifier les complications vasculaires et parenchymateuses, telles que la thrombose et la sténose artérielles ou veineuses, les lésions tubulaires aiguës ou la nécrose corticale, qui peuvent entraîner une perte du greffon.
Une CEUS pertinente pour la différentiation entre maladies bénignes et malignes, en cas de complication vasculaire ou post-biopsie
L’article de RadioGraphics traite tour à tour de l'implication infectieuse et maligne du greffon, qui peut être étudiée avec précision avec la CEUS, ce qui peut aider à la détection des abcès rénaux et à la différenciation entre les maladies bénignes et malignes. La CEUS est également utile dans les procédures interventionnelles, en aidant à guider l'aspiration percutanée des collections avec une meilleure visualisation des limites du greffon et à guider les biopsies des greffons rénaux en évitant les zones avasculaires.
Les complications vasculaires post-procédurales potentielles, telles qu'un pseudo-anévrisme, une fistule artérioveineuse ou un saignement actif, sont également identifiées avec l'ECUS. Cet article évoque également le rôle de la CEUS dans les complications urinaires, telles que les fuites urinaires, les défauts de remplissage, ainsi que les complications résultant des biopsies. Il évoque, de plus, de nouveaux outils de quantification tels que la perfusion CEUS, qui sont prometteurs, mais qui nécessitent des études supplémentaires pour approuver leur utilisation à des fins cliniques.
Bruno Benque avec RadioGraphics