Accidents cardiovasculaires : identifier des biomarqueurs plus fiables pour les patients à risque
MERCREDI 10 MARS 2021
Les patients victimes d’accidents cardiovasculaires ne sont pas toujours considérés comme à risque. Une étude française publiée dans The Lancet le montre, ce qui souligne le besoin d’identifier des biomarqueurs plus fiables pour mieux évaluer le risque.
Dans le cadre de la prévention des maladies cardio-vasculaires, les biomarqueurs lipidiques (cholestérol total, cholestérol-LDL, cholestérol-HDL, triglycérides) ont depuis longtemps fait l’objet d’une attention particulière.
Mais nombre de victimes d’un accident cardio-vasculaire ne sont pas considérées comme patients à haut risque. Aussi, des travaux ont été initiés afin de mieux comprendre les causes de ce que l’on peut appeler le « risque résiduel non diagnostiqué ». Ils sont présentés dans un récent article publié dans The Lancet, au travers d’une étude menée par des chercheurs français du Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE), aux côtés de chercheurs australiens et suédois, analysant les données de 62 000 patients ayant été victimes d’un infarctus aigu du myocarde entre 2006 et 2018.
Les résultats de cette étude montrent qu’environ 15 % de ces patients ne présentaient aucun facteur de risque modifiable (diabète, hypertension, tabagisme, dyslipidémie). Par ailleurs, les patients sans facteur de risque ayant eu recours à une intervention coronarienne étaient aussi nombreux que ceux ayant au moins un facteur de risque (70 %). D’autre part, les résultats montrent qu’après la survenue d’un accident cardio-vasculaire, les patients sans facteur de risque ont un taux de mortalité supérieur à ceux présentant au moins un facteur de risque (11 % contre 8 %), en particulier les femmes (18 %).
Cette étude souligne notamment le besoin de disposer de biomarqueurs permettant d’identifier de manière plus fiable les patients présentant le risque le plus élevé de développer des maladies cardio-vasculaires avant la survenue de celles-ci. C’est l’objet du projet EMPIR CardioMet qui tente d’étudier le bénéfice apporté par une analyse plus fine des lipoprotéines, qui sont les transporteurs du cholestérol dans le sang. Le but est ainsi d’améliorer la prévention des maladies cardio-vasculaires.
Paco Carmine