Exploration radiologique des variations anatomiques de l'artère hépatique
MARDI 31 AOûT 2021
L’artère hépatique peut connaître un grand nombre de variations anatomiques tout au long de son trajet. C’est le résultat d’une étude coréenne rétrospective sur plus de 5 000 patients. Si leurs implications cliniques sont faibles, ces différenciations peuvent causer des effets secondaires lors de la chirurgie hépatique.

Une étude coréenne publiée dans la revue Radiology : Cardiothoracic imaging se propose d’analyser l'origine et les différenciations anatomiques des artères hépatiques en utilisant l’artériographie hépatique et la tomodensitométrie injectée dans un grand échantillon de patients.
Un travail sur plus de 5 000 patients à la recherche de variations anatomiques
Ce sont en effet quelques 5625 patients qui ont été inclus dans ce travail rétrospectif, des patients ayant fait l’objet d’une TDM hépatique et d’une angiographie au cours d’une chimio embolisation entre janvier 2005 et décembre 2018 (âge moyen, 60 ans ± 11; 4464 hommes).
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Les images de TDM et d’angiographie ont été examinées pour évaluer l'anatomie artérielle viscérale en distinguant les variations du tronc cœliaque et des artères hépatiques. Les artères hépatiques droites aberrantes et gauches aberrantes ont été définies sur la base de leur origine et de leur parcours anatomique. Des analyses statistiques ont été réalisées pour évaluer l'association entre ces dernières, ainsi qu’entre les variations de l'artère hépatique et de du tronc cœliaque.
Une même prévalence à droite comme à gauche
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Dans ce travail, les artères hépatiques droites ont été classées comme droites aberrantes (aRHA) si elles provenaient de l'artère hépatique commune proximale, de l'artère gastroduodénale, de l'artère mésentérique supérieure, du tronc cœliaque, de l'aorte, de l'artère splénique ou de l'artère gastrique gauche, ou comme étant des gauches aberrantes (aLHA) si elles proviennent de l’artère gastrique gauche, du tronc cœliaque, de l'aorte ou de l’artère mésentérique supérieure. La prévalence des aRHA (15,63 % ; 879 sur 5625) et la prévalence des aLHA (16,32 % ; 918 sur 5625) étaient similaires mais les patients avec un aRHA étaient plus susceptibles d'avoir un aLHA que ceux sans aRHA (29,01 % vs 13,97 %), alors que ceux avec un aLHA étaient plus susceptibles d'avoir un aRHA que ceux sans aLHA (27,78 % vs 13,26 %).
Des risques d’effets secondaires lors de la chirurgie hépatique
Il n'y avait pas d'association entre les variations artérielles hépatiques et les variations du tronc cœliaque. Un modèle anatomique hypothétique résumant les variations observées a été créé.
On s’aperçoit in fine qu’il existe un grand nombre de variations anatomiques de l’artère hépatique, ces variations n’ayant aucun retentissement sur la fonction hépatique. Toutefois, les auteurs indiquent que les artères hépatiques aberrantes, en particulier les aRHA, peuvent avoir une importance clinique lors de la réalisation de chirurgies hépatobiliaires. En transplantation hépatique, un apport artériel approprié au greffon est notamment essentiel à sa survie. De plus, au cours de la cholécystectomie laparoscopique, une aRHA peut facilement être confondue avec une artère cystique et peut être accidentellement blessée lors de la dissection s'il n'est pas identifié correctement.
Bruno Benque avec RSNA