La Commission européenne lance son Plan d'actions stratégique pour les applications ionisantes médicales
VENDREDI 05 FéVRIER 2021
En lançant son Plan d’action SAMIRA pour le développement des applications utilisant les rayonnements ionisants à des fins médicales, la Commission européenne précise le volet radiologique de son plan pour vaincre le cancer. Accès aux radio-isotopes, qualité et sûreté des applications ionisantes et innovation sont les trois axes de travail de ce document.

La Commission européenne a adopté, le 3 février 2021, le plan européen pour vaincre le cancer qui définit, en se fondant sur les nouvelles technologies, la recherche et l'innovation, une nouvelle approche de l'Union en matière de prévention, de traitement et de soins du cancer.
Un plan d’action européen pour promouvoir les technologies radiologiques contre le cancer
C’est dans ce cadre qu’elle a présenté, le 5 février, son Plan d'action SAMIRA — programme stratégique pour les applications utilisant des rayonnements ionisants à des fins médicales. Il s’agit, pour la Commission, de mettre en place les conditions pour améliorer la coordination au niveau de l'UE, de veiller à ce que les technologies d’imagerie médicale et thérapeutique continuent d'avoir des effets positifs pour la santé des citoyens de l'UE et de contribuer à la lutte contre le cancer ainsi que contre d'autres maladies.
Ce plan définit des actions et mesures dans trois domaines clés que sont la sécurisation de l'approvisionnement en radio-isotopes à usage médical, l’amélioration de la qualité et de la sûreté radiologiques dans le domaine médical, ainsi que la promotion de l'innovation et du développement technologique d'applications médicales utilisant des rayonnements ionisants.
Accès aux radio-isotopes, qualité et sûreté des applications ionisantes et innovation
La Commission européenne prévoit, dans ce contexte, de mettre en place une « Vallée des radio-isotopes » (European Radioisotope Valley Initiative - ERVI) afin que l'Europe conserve son rôle de premier plan au niveau mondial dans l'approvisionnement en radio-isotopes à usage médical et en vue d'accélérer le développement et l'introduction de nouveaux radio-isotopes et de nouvelles méthodes de production. Pour rappel, grâce à son réseau d'approvisionnement unique et à un engagement fort en matière de recherche clinique, l’UE est le premier fournisseur de radio-isotopes à usage médical sur le marché mondial, avec une part de marché de plus de 60 % pour certains des radio-isotopes les plus utilisés.
Elle lancera également une initiative européenne sur la qualité et la sûreté des applications médicales des rayonnements ionisants, afin de garantir que les utilisations diagnostiques et thérapeutiques des rayonnements ionisants dans les États membres respectent les normes les plus élevées et établira des synergies entre le programme Euratom de recherche et de formation, d'une part, et le pôle « Santé » du programme de recherche de l'UE « Horizon Europe », d'autre part, grâce à l'élaboration et la mise en œuvre d'une feuille de route pour la recherche pour les applications médicales de la technologie nucléaire et radiologique.
Un plan qui pourrait satisfaire partisans du dépistage organisé par scanner low dose
« L'utilisation médicale sûre de la technologie radiologique et nucléaire constitue un outil extrêmement précieux dans notre arsenal et profite déjà à des centaines de millions de patients dans toute l'Europe, a déclaré Kadri Simson, commissaire européen à l'énergie. Ce plan d'action garantira que l'UE demeure un acteur mondial de premier plan concernant la fourniture de radio-isotopes médicaux et de la mise au point de diagnostics et de traitements radiologiques, tout en appliquant les normes de qualité et de sûreté les plus élevées. »
« Avec le plan européen pour vaincre le cancer, nous prendrons des mesures pour faire en sorte d'augmenter et d'améliorer les dépistages, a ajouté Stella Kyriakides, commissaire chargée de la santé et de la sécurité alimentaire. Le plan d'action SAMIRA est notre première initiative concrète dans le cadre du plan européen pour vaincre le cancer, et il constitue un excellent exemple de collaboration entre les communautés de l'énergie, de la santé et de la recherche. »
Voilà en tout cas qui pourrait réactiver, en France, les projets de dépistage organisé du cancer du poumon par scanner low dose. Bon nombre de pays y sont favorables et les études scientifiques, telle NELSON, l'approuvent. Le développement du parc IRM réclamé avec insistance par la communauté radiologique pourrait-il en bénéficier lui aussi ? Nous l’espérons, même si le Plan d’action SAMIRA ne fait état que des applications utilisant seulement les rayonnements ionisants. Et quand on connait la réputation de la bureaucratie européenne, on peut tout de même en douter…
Bruno Benque