Prospective sur la radiothérapie à l'horizon 2030
MERCREDI 09 DéCEMBRE 2020
Le récent congrès virtuel de la SFRO nous a fait entrevoir ce que pourrait être la radiothérapie dans dix ans. Personnalisation des traitements, selon le micriobiote des patients ou leur sous-groupe immunologique, ainsi que la technologie Laser – plasma, font partie des évolutions à prévoir.

Le congrès virtuel que la Société Française de Radiothérapie Oncologique (SFRO) a organisé au mois d’octobre dernier a fait l’objet d’une session très appréciée sur le thème de la radiothérapie en 2030.
C’est d’abord le Dr Éric Deutsch (Institut Gustave Roussy, Villejuif) qui a évoqué les avancées scientifiques sur les bactéries et, par extension, sur le microbiote intestinal. Il a décrit ainsi les différences de réponse des intestins à la radiothérapie selon la composition de leur microbiote. Sur le champ de l’immunothérapie, il montré comment, pour des doses supérieures à 8Gy, les mécanismes biologiques semblent répondre différemment à l’irradiation. Les biomarqeurs ont également ont été évoqués, des sous-groupes immunologiques différents étant aujourd’hui établis, pouvant ouvrir la voie à une personnalisation des traitements radiothérapeutiques. D’autre part, sur le champ de l’IA et de la radiomique, nous pourrions très bientôt voir apparaître une personnalisation des traitements suivant les caractéristiques spécifiques des différents types de tumeurs. Il a enfin présenté des modalités de radiothérapie légères et peu encombrantes avec des patients traités sur chaise.
Émilie Bayart, de l’Institut Polytechnique de Paris, s’est ensuite attachée à brosser les avancées technologiques à prévoir dans un futur proche, notamment la technologie des minifaisceaux pour augmenter la fenêtre thérapeutique de la radiothérapie ou les techniques flash pour des irradiations très courtes à des débits très importants. À partir de là, elle a présenté la technologie laser – plasma appliquée à la radiothérapie. Il s’agit d’envoyer des impulsions très courtes, de l’ordre du milliseconde, et très énergétiques, de l’ordre de 1013Gy/sec, accélérées par laser. Ainsi, la variation de la fréquence des impulsions (Fast fractionation) pourrait faire varier la survie cellulaire et ainsi de moduler le traitement à la demande.
Bruno Benque avec SFRO