La radiothérapie per-opératoire retoquée par la HAS
MERCREDI 21 SEPTEMBRE 2016
La technique de Radiothérapie per-opératoire vient de faire l’objet d’une décision de la HAS non favorable à une prise en charge prochaine par l’assurance maladie. Le rapport bénéfice risque est jugé insuffisant à ce stade de l’expérimentation clinique.

La Haute Autorité de Santé (HAS) a procédé à l’évaluation de la radiothérapie per-opératoire (RTPO) dans les cas de cancer du sein. Cette évaluation est basée sur l’analyse critique de la littérature et le recueil des positions des parties prenantes (professionnels, organismes compétents, patientes).
Des séances complémentaires de radiothérapie externe encore nécessaires
Au rayon du rapport bénéfice /risque, le rapport stipule tout d’abord que la nécessité de compléter la fraction d’irradiation par RTPO par des séances d’irradiation externe dans une proportion de 15% à 20% a été confirmée afin d’éviter une perte de chance aux patientes. D’autre part, la non-infériorité de cette technique vis-à-vis de la pratique standard d’irradiation externe du sein en tant qu’adjuvant de la tumorectomie n’a pas été prouvée à ce jour dans les 2 essais cliniques comparatifs et randomisés en cours.
Des complications sur les tissus mammaires résiduels névessitant des interventions ponstuelles
Enfin, bien que la RTPO montre moins de toxicité cutanée qu’avec l’irradiation externe du sein il apparaît fréquemment des complications sur les tissus mammaires résiduels (fibrose sous cutanée) ou à type de collections (sérome, hématome ou plus particulièrement cytostéatonécrose), nécessitant en l’absence de résorption, des interventions de ponctions ou de biopsie (5 à 11%) de contrôle d’une potentielle récidive.
Un intérêt de la technique encore à prouver pour la HAS
La HAS conclut donc que « les connaissances disponibles sont insuffisantes et ne permettent pas de démontrer l’intérêt de la RTPO, dans le traitement adjuvant du cancer du sein, par rapport à la technique standard de radiothérapie externe. En conséquence, les éléments ne sont pas, à ce stade, réunis pour proposer la prise en charge par l’assurance maladie de la RTPO. »
A l’issue de cette évaluation, la HAS recommande que la RTPO soit utilisée dans le cadre de la recherche clinique.
Bruno Benque