Public / privé : sortir des dogmatismes sectoriels
LUNDI 30 MAI 2016
La FNMR a réagi au communiqué de la Commission imagerie de la FHF publié suite au rapport de la Cour des comptes du 11 mai 2016. Certains font débat entre les représentants du public et ceux du privé, prouvant que nous sommes loin de sortir des dogmatismes sectoriels historiques.

Suite au communiqué du 25 mai 2016 de la commission imagerie de la Fédération Hospitalière de France (FHF) dans laquelle cette dernière annonçait partager les constats du rapport de la Cour des comptes sur l'imagerie médicale, la Fédération Nationale des Médecins Radiologues (FNMR) a tenu à rectifier certaines informations semblant erronées.
Désaccords sur les causes de certains dysfonctionnementsAlors que ce communiqué explique "un manque de praticiens (à l'hôpital) en raison du différentiel de rémunération par rapport à l'exercice libéral […]", la FNMR rappelle que lors d'une audition devant la Cour des comptes, le syndicat des radiologues hospitaliers (SRH), accompagné des représentants de la FNMR, a clairement indiqué que la première cause de désaffection réside dans l'ensemble des contraintes administratives à l'hôpital. Le communiqué FHF stipule ensuite que "le modèle de rémunération de l'imagerie doit éviter la pérennisation de rentes de situation", ce à quoi la FNMR répond qu'une enquête conduite au second semestre 2015 par la FNMR a révélé que 18 % des scanners et 5 % des IRM sont en déficit, ce qui est bien loin de la "rente de situation".
La question du partage des données d'imagerie fait débatLa Commission Imagerie FHF déclare enfin que "l'exercice d'une activité d'imagerie, […], doit être subordonné […] à la capacité à partager les données médicales avec tous les acteurs concernés". Le partage des données nécessite, au moins, deux conditions qui ne sont pas réunies : l'utilisation d'un identifiant unique du patient - mais la CNIL refuse, jusqu'à présent, l'utilisation du n° de sécurité sociale – et l’accord des établissements publics pour ouvrir leur système d'information, ce à quoi beaucoup se refusent.
S'appuyer sur les pôles d'imagerie pour sortir des dogmatismes sectoriels
La fnmr rappelle pour conclure que les trois-quarts des médecins radiologues français exercent comme libéraux exclusifs ou ont une activité mixte libérale et salariée et qu'il est illusoire de vouloir construire, sans eux, une offre d'imagerie complète, avec l'ensemble des techniques, des sur-spécialisations, sur tous les territoires. La loi de santé de 2016 crée les Groupements Hospitaliers de Territoires (GHT) et reconnaît les Plateaux d'Imagerie Mutualisés. S'il appartient aux radiologues hospitaliers de s'organiser au sein des GHT autour d’un projet médical, pour assurer une offre complète, il faudra s'appuyer sur les Pôles d'Imagerie Médicale (PIM) afin d'associer tous les médecins radiologues, loin des dogmatismes sectoriels.
La FNMR appelle donc tous les acteurs de l'imagerie à s'engager dans la mutualisation des moyens humains et matériels afin d'assurer l'accès au meilleur des techniques de notre spécialité pour tous les patients dont le parcours de soins ignore la "frontière" public/privé.
Bruno Benque