Présentation de trois nouvelles techniques sensées améliorer l'angioplastie coronarienne
JEUDI 05 DéCEMBRE 2024
La plateforme "Cardiologie pratique" rapporte trois études récentes relatives à l'angioplastie coronarienne qui ont été présentées lors du congrès 2024 de l’ESC. L’une traitait de la précision apportée par l’OCT pour évaluer plus précisément la position du stent dans les angioplasties complexes, tandis que les deux autres comparaient les effets du stent actif avec, d’une part, une nouvelle architecture de stent couvert de Sirolimus, d’autre part, un ballon couvert de Paclitaxel.

À l’occasion de son congrès annuel qui s’est tenu au début de l’automne à Londres, l’European Society of Cardiology a fait l’objet d’une session consacrée trois études traitant de l’angioplastie coronarienne dont vous trouverez les détails sur la plateforme "Cardiologie pratique".
L’OCT pour évaluer plus précisément la position du stent dans les angioplasties complexes
La première, dénommée OCCUPI (Optical Coherence Tomography-guided coronary intervention in patient with complex lesions), a pour objectif de déterminer si la tomographie par cohérence optique (OCT) pourrait diminuer significativement les événements cardiaques majeurs dans l’angioplastie complexe - infarctus du myocarde, occlusion chronique, lésion de bifurcation notamment - à 1 an, en comparaison à l’angiographie seule. Elle est en effet souvent associée à plus d’événements ischémiques liés à la revascularisation et l’OCT semble plus précise que l’angiographie seule pour positionner les stents.
Une nouvelle architecture de stent au Sirolimus comparé au stent actif
La seconde étude, appelée INFINITY-SWEDHEART, a pour objectif d’évaluer l’efficacité et la sécurité à long terme de la plateforme DynamX nouvelle architecture de stent en chrome cobalt à mailles fines et à libération de Sirolimus, comparée à un stent actif dans l’angioplastie coronarienne. Ce stent a l’avantage de permettre une récupération de la fonction vasculaire et de sa pulsatilité après dégradation des polymères rendant la plateforme déformable. L’hypothèse de supériorité a été testée dans cet essai mais n’a pas été considérée comme significative. Les éléments du critère primaire, à savoir l’échec de l’angioplastie de la lésion cible, n’ont pas été retenus comme statistiquement significatifs.
Une évaluation des effets du ballon au paclitaxel par rapport à ceux du stent actif
Le troisième essai présenté à l’ESC 2024 était l’essai REC-CAGEFREE I, qui évalue le ballon actif dans les lésions de novo non complexes à l’exception des troncs communs, des lésions de bifurcation complexe et des occlusions chroniques, en comparaison au stent actif. Il s’agit d’une étude multicentrique chinoise, dans laquelle les patients étaient randomisés dans le bras ballon actif couvert de paclitaxel avec l’option d’angioplastie de sauvetage avec stent si le résultat du ballon actif n’était pas optimal, ou dans le bras angioplastie avec stent actif d’emblée. Le critère primaire, qui était un critère composite comprenant décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde en rapport avec la lésion traitée et revascularisation de la lésion cible à 24 mois, se retrouve dans 6,4 % des patients du groupe ballon actif et dans 3,4 % des patients du groupe stent actif d’emblée. La non-infériorité n’a donc pas été atteinte.
Bruno Benque