L'ablation de CHC confirme son caractère économique comparée aux autres traitements
VENDREDI 21 JUIN 2024
Selon l'American Journal of Roentgenology (AJR), une évaluation complète des coûts liés au traitement du carcinome hépatocellulaire (CHC) à un stade précoce a démontré des coûts totaux inférieurs pour l'ablation, par rapport aux alternatives chirurgicales. L’étude présentée a pris en considération la procédure thérapeutique ainsi que le suivi à 30 et 90 jours.

Les directives de traitement du carcinome hépatocellulaire (CHC) issues du National Comprehensive Cancer Network (NCCN) recommandent trois options de traitement potentiellement curatives à un stade précoce, à savoir l'ablation, la résection chirurgicale et la transplantation hépatique.
Le traitement du CHC précoce par ablation mobiliserait moins de ressources que les autres options thérapeutiques
Parmi ces options, la transplantation permet une survie meilleure, suivie d'une résection puis d'une ablation. Mais des recherches récentes montrent que l'ablation entraîne significativement moins de morbidité, nécessitant la mobilisation de moins de ressources (durée d’hospitalisation, soins intensifs, réadmissions potentielles, etc.) que la résection ou à la transplantation.
Une étude publiée dans l'American Journal of Roentgenology (AJR) se propose d’évaluer les critères économiques de l’ablation du CHC, en les comparant aux autres options à un stade précoce stratifiés par choix de traitement, ainsi que l'exploration des facteurs prédictifs des coûts. Une compréhension des coûts totaux et des frais payés par les patients constituerait un élément clé de toute future analyse coût-efficacité complète comparant ces traitements, en combinaison avec des données concernant les résultats primaires et secondaires des traitements.
Une étude cherche à quantifier les coûts et le reste à charge de la procédure thérapeutique ainsi que du suivi
D’autre part, une compréhension des variations de coûts pourrait être appliquée pour aider à identifier et à surmonter les obstacles potentiels à la prestation des soins. Lors de l'exécution d'analyses de coûts, se concentrer sur les coûts à court terme (par exemple, les coûts survenant dans les 90 jours suivant l'intervention) pourrait aider à atténuer les effets de confusion potentiellement importants de divers facteurs tels que les comorbidités. Il est en effet beaucoup plus difficile de contrôler ces effets lorsqu’il s’agit d’évaluer les coûts à long terme.
Les chercheurs tentent ici de quantifier les coûts totaux et le reliquat à la charge du patient pour l'ablation, la résection chirurgicale et la transplantation dans la prise en charge du CHC à un stade précoce et d'identifier les facteurs prédictifs de ces coûts.
« Les coûts totaux et remboursables pour les procédures thérapeutiques, ainsi que pour les périodes de 30 et 90 jours post-procédure, étaient les plus faibles pour l'ablation, suivie de la résection puis de la transplantation », rapporte le Dr Resmi A. Charalel, du service de radiologie interventionnelle du Weill Cornell Medicine à New York (USA).
Une analyse multivariée confirme le caractère économique de l’ablation comparé à la résection chirurgicale et la transplantation
Cette étude de la population américaine a utilisé l'ensemble de données issues du SEER-Medicare pour identifier un échantillon de 1 067 bénéficiaires de Medicare (âge moyen, 73 ans ; 674 hommes, 393 femmes) diagnostiqués avec un CHC à un stade précoce (taille ≤ 5 cm) traités par ablation (n = 623), résection (n = 201) ou transplantation (n = 243) entre janvier 2009 et décembre 2016. Des comparaisons supplémentaires ont été effectuées entre les sous-groupes de patients traités par ablation ou résection (chacun n = 172).
Les chercheurs ont finalement identifié, respectivement pour l’ablation, la résection et la transplantation, un coût total médian sur 90 jours de 14 572 $, 34 984 $ et 88 103 $. Le coût médian à la charge du patient sur 90 jours était de 2 138 $, 2 462 $ et 3 876 $, respectivement. En tenant compte des facteurs socio-économiques, des comorbidités et des indicateurs pronostiques avec une analyse multivariée, le traitement chirurgical (c'est-à-dire la résection ou la transplantation) était associé à des coûts plus élevés que l'ablation.
Bruno Benque avec AJR