L'institut curie annonce un vaste plan d'investissement pour la radiothérapie innovante
MERCREDI 25 JANVIER 2023
À l’approche de la Journée mondiale contre le cancer, le 4 février, l’Institut Curie a organisé une conférence de presse au cours de laquelle elle a fait le point sur les techniques innovantes de radiothérapie mises en œuvre au sein de ses trois sites. Elle a annoncé dans ce cadre un vaste plan d’investissements sur 6 ans.

L’Institut Curie a annoncé, le 24 janvier 2023, le lancement d’un programme de développement de la radiothérapie au sein de l’institution via un plan d’investissement de 56 millions d’euros sur 6 ans pour continuer à moderniser son plateau technique.
Un plan d’investissement pour développer les nouvelles techniques de radiothérapie
Ce plan, qui concerne l’ensemble des équipements de radiothérapie et tous les sites de l’Institut Curie, à savoir Paris, Saint-Cloud et Orsay, impliquera l’acquisition de modalités de radiothérapie stéréotaxique, de radiothérapie asservie à la respiration ou de radiothérapie adaptative, une pratique qui va entrer en routine clinique à l’Institut Curie, permettant aux radiothérapeutes d’adapter les traitements à l’évolution de la tumeur en cours d’irradiation et aux changements anatomiques des patients, avec l’assistance de logiciels d’intelligence artificielle ou d’imagerie embarquée.
L’Institut s’enorgueillit de proposer aux patients, à Orsay, le premier Centre de Protonthérapie en France et le premier dans le monde en matière de traitement des tumeurs ophtalmologiques et acteur de la recherche internationale pour les tumeurs de l’enfant. Chez les enfants et les jeunes adultes, cette technologie est indiquée pour des lymphomes de Hodgkin médiastinaux, et chez l’adulte, pour les tumeurs de la base du crâne et prochainement de l’œsophage ou du pancréas.
Les mini-beams, des faisceaux de protons submillimétriques contre les tumeurs radiorésistantes
Dans le domaine du proton également, les mini-beams représentent une nouvelle technique de délivrance de dose à l’aide de faisceaux de protons submillimétriques. Découverte dans le cadre des « Nouvelles approches en radiothérapie » initiées par l’équipe du Dr Yolanda Prezado, physicienne et directrice de recherche CNRS, cette technologie est appropriée pour le traitement des tumeurs radiorésistantes et de mauvais pronostic, en particulier en pédiatrie. Elle se base sur les changements des paramètres physiques de la radiation, « c’est-à-dire la manière dont on dépose la dose, on peut changer les effets biologiques et donc améliorer les traitements », explique-t-elle.
La radiothérapie Flash se diversifie
Autre technique déjà utilisée en routine clinique et qi connaît de nombreuses améliorations innovantes, la radiothérapie Flash, qui délivre une irradiation à ultra-haut débit de dose, fait l’objet de recherches assidues de la part de cette équipe, qui l’adapte à la protonthérapie dans les tumeurs du système nerveux central chez les jeunes, pour une réduction significative de la toxicité́ par rapport à la protonthérapie conventionnelle. Concernant la radiothérapie Flash utilisant des électrons de très haute énergie (VHEE), les recherches ciblent les tumeurs profondes qui sont souvent inaccessibles.
Enfin, citons les DBait qui, à l’Institut Curie, bénéficient des travaux du Dr Marie Dutreix, directrice de recherche émérite au CNRS, sont des molécules « leurres » qui augmentent l’efficacité de la radiothérapie.
Bruno Benque avec l'Institut Curie