Traitement endovasculaire de l'artère occluse : procédures différentes en cas de calcifications
MERCREDI 15 JUIN 2022
Quelles sont les meilleures approches thérapeutiques endovasculaires pour traiter une artère fémorale commune ou une artère iliaque occluse ? Les Drs Michael Lichtenberg et Théo Bisdas nous ont présenté, lors du dernier congrès ML-CTO endovascular, deux études récentes qui émettent quelques recommandations.

À l’occasion du récent congrès ML-CTO endovascular qui s’est tenu en mai 2020 à Bruxelles, le Dr Michael Lichtenberg, angiologue à la Klinikum Hochsauerland (Arnsberg, Allemagne) a présenté une étude destinée à évaluer la sécurité et la pertinence de la lithotripsie intravasculaire dans le cas de calcifications et de sténoses présentes dans l’artère fémorale commune.
Une séance de lithotripsie avant de dilater une artère fémorale très calcifiée
Initiée en 2015, ce travail incluant 21 patients dans trois centres en Autriche, en Allemagne et aux USA, cette enquête était motivée par la dangerosité de pratiquer une dilatation d’artère calcifiée, une procédure qui, a-t-il annoncé, présente une mortalité/morbidité de 15%. Les premiers résultats de ce travail semblent assez encourageants pour les artères très calcifiées, avec de faibles taux de sténose résiduelle et une absence de complications comme d’éventuelles dissections, une perfusion lente ou restreinte, voire une perforation.
Différentes procédures selon si l’artère iliaque occluse est calcifiée ou pas
Durant cette même session, le Dr Théo Bisdas, chirurgien vasculaire au Centre médical d’Athènes (Grèce), a rapporté une étude très récente au sujet du traitement endovasculaire d’une occlusion chronique de l’artère iliaque externe. Le premier challenge pour ce type de procédure est de trouver le meilleur accès. Il préconise une ponction controlatérale ou brachiale. Les deux types de ponction synchrone peuvent éventuellement permettre de réaliser un kissing.
Après avoir testé l’obstacle avec un guide pour évaluer la dureté de l’occlusion, il préconise de réaliser une Fogarty avec dispositif de protection permettant de prévenir toute migration. Si le guide ne peut pas traverser l’obstacle, le Dr Bisdas recommande une recanalisation subintimale. Il ressort de cette étude que la mise en place d’un stent d’emblée, dans ce cas, évite toute complication. Mais d’autre part, si l’artère est calcifiée ou si les lésions sont proches de la bifurcation aortique, mieux vaut, selon lui, pratiquer la dilatation au ballon.
Bruno Benque