L'événement de référence pour l'embolothérapie se tiendra bientôt à Nice !
MARDI 07 JUIN 2022
Les procédures d’embolisation radioguidées, désormais dénommées embolothérapies, couvrent désormais un champ très large. L’ET 2022 est l’événement européen représentatif de cette discipline et se tiendra fin juin à Nice. En préambule, nous nous attardons sur la procédure de traitement de l’hémoptysie contée par le Dr Andreas Mahnken.

L'embolothérapie est devenue un pilier de la pratique de la radiologie interventionnelle. Les traitements d'embolisation maximisent les techniques mini-invasives en combinaison avec divers agents emboliques et cathéters angiographiques pour obtenir des résultats précis et significatifs.
Un domaine qui couvre un champ toujours plus étendu
Les applications de cette discipline couvrant désormais un champ très large, il n’est inopportun d’y consacrer un congrès européen et c’est ce qu’a réalisé la Cardiovascular and interventional Radiological Society of Europe (CIRSE) depuis 2009 avec l’organisation de l’ET. L’édition 2022 se tiendra à Nice, au Palais des congrès Acropolis, su 22 au 25 juin 2022, mais également en ligne.
Le domaine couvre en effet un large éventail de possibilités de traitement, de la chimioembolisation trans-artérielle (TACE), à l'embolisation des fibromes utérins (UFE), en passant par les techniques de traitement des hémorroïdes et de l'arthrite ou l’embolisation des hémoptysies. Et c’est cette procédure thérapeutique que le Dr Andreas Mahnken, Professeur de radiologie au Philipps-University et Chef de l’Unité de radiologie diagnostique et interventionnelle de l’Hôpital universitaire de Marburg (Allemagne) a choisi de traiter dans une intervention qu’il donnera à cette occasion.
L’hémoptysie, une pathologie à traiter rapidement par embolisation de l’artère bronchique
L'hémoptysie peut être massive - associée à une cavitation et à des tumeurs liées aux voies respiratoires centrales – ou mineure - inférieure à 100 ml de sang expectoré sur une période de 24 heures – mais il préfère les critères de stabilité ou d’instabilité clinique pour distinguer les deux formes de la pathologie. Le Dr Mahnken évoque l’importance majeure de prendre en charge ces deux formes d’hémoptysie qui présentent un taux de mortalité élevé si elles ne sont pas traitées de manière appropriée – de l’ordre de 60 à 80 % si l'hémoptysie massive n'est pas traitée immédiatement -.
La prise en charge initiale d'un patient atteint d'hémoptysie massive aiguë consiste à protéger les voies respiratoires pour éviter l'aspiration de sang et l'asphyxie qui en résulte. Les interventions bronchoscopiques, telles que les bloqueurs bronchiques, l'instillation endobronchique, l'électrocoagulation, la coagulation au plasma d'argon ou encore les stents bronchiques sont couramment utilisés mais leur efficacité est limitée dans les hémoptysies récidivantes ou massives. L'embolisation de l'artère bronchique d’où naisent les vaisseaux alimentant la tumeur s’avère dès lors très efficace. Et pour prendre en compte les nombreuses variantes anatomiques, la bronchoscopie aide à identifier le site du saignement, de même, d’ailleurs, que l'angioscanner. C’esqt ce dernier qui permet de rendre la procédure plus efficace par un placement rapide du cathéter.
Une procédure très spécifique qui n’accepte pas les particules ni les agents liquides
Avant l'embolisation de l'artère bronchique, il est essentiel d’identifier la présence de branches de l'artère spinale afin de les soustraire à l’embolisation et d’éviter l'infarctus rachidien qui est la complication la plus redoutée. Le geste n’utilise donc pas de petites particules ni d’agents liquides et peut faire l’objet, d’autre part, l’administration de chimiothérapie aux artères alimentant la tumeur. Le Dr Mahnken annonce un taux de succès clinique primaire - contrôle des saignements - de l'embolisation de l'artère bronchique dans les maladies pulmonaires malignes d'environ 80 %, bien que des saignements récurrents dans les maladies pulmonaires malignes peuvent être observés chez jusqu'à 50 % des patients.
Il existe, enfin, un syndrome post-embolisation, assez fréquent, constitué de fièvre, de leucocytose et de douleurs thoraciques pleurétiques, qui sont traités de manière symptomatique, de même que quelques rares complications comme la myélite ischémique, la nécrose de la paroi bronchique, voire un infarctus pulmonaire dû à une embolisation non ciblée.
Rendez-vous du 22 au 25 juin à Nice pour l’ET 2022. Les inscriptions sont accessibles ICI.
Bruno Benque