L'organisation des centres de radiologie français durant la pandémie scrutée dans une enquête
VENDREDI 11 MARS 2022
Les centres de radiologie français ont fait l’objet d’une enquête sur le thème de l’adaptation de leurs organisations à la pandémie de COVID-19. À partir des recommandations de la RSNA, cette étude publiée dans la Revue Radiology a révélé une adaptation des pratiques à peu près conforme aux attendus.

Les services d’imagerie médicale ont dû faire face, lors de la pandémie de COVID-19, à des modifications complexes de leur organisation afin de gérer un afflux anormal de patients.
Une enquête auprès des centres de radiologie français pour évaluer leurs pratiques durant la pandémie de COVID-19
La Radiology Society of North America (RSNA) a publié, en mars 2020, une série de recommandations issues d'un panel d'experts pour préparer les services d’imagerie à assurer un environnement propice à la non-propagation du virus et à préserver les professionnels. Une nouvelle étude publiée récemment dans la Revue Radiology a eu pour objectif d'évaluer comment ces recommandations ont été suivis lors du premier pic épidémique dans les centres de radiologie français.
Cette étude rétrospective a été réalisée sur la période du 16 mars au 12 avril 2020, sous la forme d’un questionnaire envoyé à 40 d’entre eux, hôpitaux universitaires (CHU), hôpitaux généraux (HG) et structures privées (HP), et suivant les recommandations proposées par la RSNA et en identifiant les structures qui avaient mis en place des salles de scanner ou de radiographie pulmonaire à pression négative ainsi que le temps de désinfection des salles d'examen.
La tomodensitométrie au centre des dispositifs mais pas de personnels dédiés à la prise en charge des patients COVID
Parmi les 40 centres évalués, 38 ont répondu (95%, 38/40). Ils ont en majorité exprimé avoir adapté leur organisation avec un haut niveau d'information relative aux recommandations du RSNA (86%, 30/38), avec trois items atteints à moins de 50% - un dispositif dédié COVID-19 pour les examens échographiques, radiologiques et de résonance magnétique, l'accès à l'interprétation radiologique à distance et une équipe de manipulateurs dédiée -.
Parmi les recommandations les moins fréquemment appliquées, on trouve les usages de la téléradiologie, peut-être par un manque de temps pour mobiliser les ressources nécessaires, ou le manque de modalités d'échographie, de radiographie et d’IRM dédiées. La tomodensitométrie a été largement utilisée pour explorer la pneumopathie COVID-19 et généralement préférée à la radiographie pulmonaire et les centres disposant d'au moins deux tomodensitomètres ont dédié l'un d'eux aux patients COVID-19. L’enquête montre d’autre part qu’un personnel formé et dédié au Covid-19 n'a pas été fréquemment mis en place, considérant la plupart du temps que d'autres activités telles que les urgences et les soins oncologiques ont dû être maintenues.
Bruno Benque avec RSNA