AAA : pourquoi l'angioscanner est la référence pour évaluer le risque de rupture
LUNDI 17 JANVIER 2022
Un cas d’anévrisme aortique abdominal géant a été rapporté récemment dans la Revue Interventional Cardiology. Cet article confirme l’angioscanner comme l’exploration de référente pour cette pathologie, notamment pour évalue la fragilité de la paroi aortique.

La Revue Interventional Cardiology Review (ICR3) publie un cas rare mais pas exceptionnel d’anevrisme d’aorte abdominale (AAA) géant, une pathologie définie comme décrivant un diamètre aortique supérieur à 100 mm.
Un cas d’anévrisme d’aorte abdominal géant asymptomatique
Ce cas est rare car il est asymptomatique alors que, au-dessus de 70 mm, un AAA fait généralement parler de lui. Il s’agit d’un homme de 83 ans fragile et présentant des comorbidités qui s'est présenté à l'hôpital avec des nausées récurrentes. Les premiers examens cliniques le décrivent comme hémodynamiquement stable et indolore. L'examen abdominal a révélé une grosse masse pulsatile non douloureuse, confirmée comme étant un AAA par échographie. Un angioscanner a été alors réalisé, objectivant un AAA géant sous-rénal de 130 mm de diamètre, avec une athérosclérose circonférentielle inégale et aucune charge de thrombus aortique.
Conformément aux souhaits du patient, celui-ci a été renvoyé chez lui avec un traitement antiémétique. Mais il a été conduit le lendemain par ambulance au service des urgences, profondément choqué. Les mesures de réanimation ont permis de le stabiliser le temps d’une nouvelle exploration par angioscanner. CE dernier a montré que l’AAA s'était rompu, avec un gros hématome rétropéritonéal du côté gauche déplaçant entièrement les viscères abdominaux, entourés de graisse et de liquide libres. Selon ses souhaits, il est décédé plus tard dans la journée.
L’angioscanner, exploration de référence pour évaluer la fragilité de la paroi aortique
Cet article confirme l’importance de l'imagerie pour identifier l'urgence d'un AAA non rompu suspecté. L'échographie fournit une estimation rapide du diamètre aortique pour une évaluation du risque de rupture, mais cette exploration est limitée pour identifier les risques de rupture imminente. C’est l’angioscanner qui est la référence dans ce cas. Il permet de déterminer la calcification aortique circonférentielle, notamment de vérifier les signes de discontinuité qui peuvent évoquer une faiblesse de la paroi aortique et de futurs sites de rupture potentiels.
Le thrombus luminal s’avère, d’autre part, important à identifier, car des études sur le stress de la paroi aortique ont montré que l'augmentation de l'écorce de thrombus protège contre la rupture. La prise de contraste disséquant à travers le thrombus aortique est connue sous le nom de signe du croissant hyperatténuant, une caractéristique précoce et spécifique de la rupture imminente.
Bruno Benque avec Interventional Cardiology Review