Coronavirus : un impact économique fort à travers le monde
MERCREDI 05 FéVRIER 2020
L’épidémie de coronavirus qui sévit à travers le monde est une urgence sanitaire majeure. Mais elle génère un ralentissement économique en Chine qui, bien que le gouvernement chinois ait pris des mesures de soutien de son économie, devrait avoir des impacts au niveau international.

Le nouveau coronavirus (2019-nCoV) a maintenant infecté près de 10 000 personnes dans le monde, avec plus de 200 décès signalés au 31 janvier 2020. La majorité des cas se sont produits à Wuhan, en Chine, point de départ de l’épidémie.
Une urgence sanitaire selon l’OMS
En une semaine, le nombre de cas confirmés signalés à l'OMS a presque décuplé, ce qui suggère une propagation beaucoup plus rapide que le SRAS en 2003, bien que le taux de mortalité signalé reste relativement faible à ce stade précoce. C’est la raison pour laquelle la réponse chinoise au coronavirus est radicale, avec notamment le verrouillage de 16 villes, la fermeture de nombreuses attractions touristiques et le rapatriement des ressortissants étrangers. Les restaurants et les cinémas ont également suspendu leurs activités soit volontairement, soit sur instructions.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié cette épidémie d’urgence sanitaire mondiale le 30 janvier 2020, avec notamment un impact négatif sur l'économie et les partenaires commerciaux régionaux de la Chine mais également à travers le monde, mondialisation oblige. Comme cela a été annoncé récemment, notamment à l’occasion du nouvel an chinois, elle a un impact sur la demande des consommateurs. Et, pour la première fois depuis longtemps, les prix du pétrole sont en baisse dans le monde entier pour cette raison.
Des mesures de soutien de l’économie qui ne devraient pas empêcher une crise mondiale
La part croissante de la Chine dans l’économie mondiale, couplée à son intégration croissante dans les chaînes d’approvisionnement, implique donc un ralentissement en Chine aux retombées plus importantes que pour la crise du SRAS. Le poids du pays dans la croissance mondiale à cette époque était de 4%, contre 17% aujourd'hui dans le PIB mondial. Le secteur du tourisme sera également touché significativement, de même que le secteur bancaire. La Réserve fédérale américaine, par exemple, annonce des perspectives économiques à la baisse pour les États-Unis à court terme, en raison d'un ralentissement de la Chine qui pourrait se propager à ses partenaires commerciaux.
Outre les mesures visant à contenir le virus, qui comprennent notamment la construction d’un hôpital dans un délai de 10 jours dont l’ouverture a été effective le 4 janvier 2020, le gouvernement a pris des mesures de politique monétaire et budgétaire drastiques en injectant dans l’économie quelques 156 milliards de Yuans. Mais les autorités pourraient annoncer un déficit budgétaire 2020 plus important en mars, si le coût de la lutte contre l'épidémie est important. Et il ne semble pas, à ce jour, que l’épidémie soit sur le point d’être enrayée…
Bruno Benque