Un nouvel espoir de procréer grâce à l'embolisation des fibromes utérins
MARDI 13 JUIN 2017
L’embolisation partielle des fibromes utérins pourrait devenir le traitement de première intensifn pour les femmes qui souhaitent procréer. C’est ce qu’a montré une étude portugaise publiée dans la revue Radiology.

Un traitement mini-invasif peut aider à rétablir la fertilité chez les femmes atteintes de fibromes utérins, selon une nouvelle étude publiée en ligne dans la revue Radiology.
Des complications dues à la résection chirurgicale des fibromes
Les fibromes utérins sont considérés comme l'une des causes les plus courantes de l'infertilité et des complications liées à la grossesse. Des recherches antérieures ont révélé qu'une femme sur quatre ayant des fibromes présente des problèmes liés à la fertilité. L'option de traitement standard pour ces femmes est la résection chirurgicale des fibromes. Cependant, celle-ci n'est pas toujours possible ni efficace et peut entraîner des complications majeures, selon le co-auteur de l'étude, le Dr João Martins Pisco, du Département de radiologie interventionnelle de l'hôpital Saint Louis de Lisbonne (Portugal).
La mauvaise réputation de l’embolisation conventionnelle
L'embolisation des fibromes utérins (UFE) est une option moins invasive qui implique l'injection d'un agent embolique, généralement constitué de micro-particules, dans les artères utérines pour bloquer l'approvisionnement en sang de l'utérus et des fibromes. Comme les fibromes meurent et commencent à se rétrécir, l'utérus se rétablit complètement. Malgré sa nature moins invasive, l'UFE n'a pas encore été intégrée dans la communauté médicale comme un traitement de préservation de la fertilité chez les femmes atteintes de fibromes symptomatiques, car elle provoque une circulation sanguine insuffisante de l’endomètre, de la paroi de l'utérus et des ovaires.
Un taux de grossesse de 41% après embolisation partielle
Pour cette nouvelle étude, le Dr Pisco et ses collègues ont évalué les taux de grossesse chez 359 femmes atteintes de fibromes utérins incapables de concevoir et qui ont subi une UFE classique ou partielle. Dans l'UFE conventionnelle, toutes les branches de l'artère utérine sont embolisées. Cependant, la procédure partielle ne traite que les petits vaisseaux aux fibromes, ce qui épargne les artères plus importantes et permet de réduire les risques d'infertilité associés à l'UFE conventionnelle. Après un suivi moyen de près de six ans, 149 des 359 femmes, soit 41,5 pour cent, sont tombées enceintes une fois ou plus, et 131 ont donné naissance à 150 bébés. C'était la première grossesse pour plus de 85 pour cent des femmes qui ont accouché.
79% d’embolisations réussies pour peu de complications
Les procédures avaient un taux de réussite clinique d'environ 79 pour cent pour les symptômes liés aux fibromes. Les taux de complications étaient de 14,6% pour l'UFE partielle et de 23,1% pour l'UFE conventionnelle. La procédure a été répétée chez 28 patientes dont les fibromes n'ont pas été entièrement traités et 11 de ces patientes sont tombées enceintes. "Nos résultats montrent que l'EFU est une procédure de restauration de la fertilité chez les femmes atteintes de fibromes utérins qui souhaitent concevoir, et la grossesse après l'EFU semble être sûre avec une faible morbidité, a déclaré le Dr Pisco. Les patientes ont fait l’objet d’un taux de complication similaire à ceux de la population générale en dépit d'être dans un groupe à haut risque".
L’embolisation comme traitement de référence des fibromes pour les femmes souhaitant procréer
Le docteur Pisco a suggéré que l'EFU puisse devenir le traitement de première intention pour les femmes atteintes de fibromes qui souhaitent concevoir, en particulier chez celles qui présentent des fibromes nombreux ou volumineux. De tels patientes ont un taux de récidive de fibrome de plus de 60% après une résection chirurgicale, ce qui accroît l’intérêt l’UFE. Les chercheurs continuent les traitements et compilent des données. "Dans notre étude, il y a maintenant près de 200 nouveau-nés après l'EFU, conclut le Dr Pisco. Notre prochaine étape sera une étude randomisée comparant les résultats des UFE partielle et conventionnelle".
Bruno Benque avec RSNA