Des unités d'imagerie plus efficientes grâce aux Data-Scientists ?
LUNDI 26 MAI 2014
L'étude analytique des données issues de la production d'images médicales pourrait devenir une activité à part entière dans les unités de radiologie. C'est ce que prévoit le Pr Nagy qui, dans une intervention lors du congrès SIIM, décrit cette discipline comme un outil majeur dans l'organisation et le dimensionnement des services rendus au patients, en faveur d'une meilleure prise en charge radiologique.

Le récent congrès annuel de la Society for Imaging Informatics in Medicine (SIIM) a été l'occasion de faire le point sur les récentes avancées du traitement des données informatiques ainsi que de leur analyse dans le monde de la santé, particulièrement pour l'imagerie.
Mieux connaître les évolutions de la prise en charge radiologique
L'explosion du volume de données généré notamment par l'imagerie en coupe augure d'un véritable big data qui, après collection et traitement des informations, devrait permettre une meilleure prise en charge des patients à moindre coût. Selon le Pr. Paul Nagy, Directeur de la qualité du département de radiologie de la Johns Hopkins University à Baltimore (USA), l'étude de ces informations, partagées à grande échelle, pourrait faire avancer les connaissances sur les organisations de prise en charge radiologique et sur l'évolution de l'état de santé des populations, en faveur d'une meilleure stratégie de soins.
Réaliser des études analytiques au sein des départements d'imagerie
Le Pr Nagy a donc incité les acteurs de l'imagerie, au cours de sa conférence lors du congrès SIIM, à prévoir la mise en place des outils et organisations, en vue d'adapter le secteur à cette évolution. Il préconise aux managers d'évaluer les compétences des personnels en termes de technologies de l'information (IT), d'identifier les plus efficaces d'entre eux dans ce domaine et de créer des équipes spécialisées. Il recommande enfin d'utiliser ces équipes pour mener des études analytiques des données, issues de l'activité radiologique au sein des départements d'imagerie. Le champ d'étude est vaste, puisqu'il concerne les pathologies, les types de populations, les statistiques d'activité d'une unité ou d'un établissement, les taux de retard dans le rendu des comptes-rendu, etc.
La prochaine modalité de radiologie révolutionnaire
Nous verrons poindre, à moyen terme, d'après le Pr Nagy, un nouveau type de personnel qu'il nomme "data scientist", exerçant une activité d'avenir déjà recherchée par les majors de l'industrie. Il prédit même que l'étude analytique des données d'imagerie deviendra la prochaine modalité de radiologie révolutionnaire, au même titre que le scanner ou l'IRM en leur temps. Il considère en effet qu'elle permettra de gagner en précision dans le dimensionnement des services, les types d'appareillages à acquérir et le management des organisations, en faveur d'un service rendu aux populations plus cohérent et efficient. Reste à convaincre les décideurs hospitaliers de l'utilité de ces nouveaux professionnels, dans un système contraint par les difficultés économiques notamment.
Bruno Benque