L'HTA ne résiste pas à la dénervation artérielle rénale
LUNDI 04 NOVEMBRE 2013
La dénervation des artères rénales est une technique interventionnelle qui a fait l'objet de plusieurs études internationales montrant son efficacité chez les patients sujets à une hypertension artérielle résistante. Le Pr Sapoval, radiologue interventionnel dans le service spécialisé de l'Hôpital Européen Georges Pompidou, en a décrit les grandes lignes lors de la conférence de presse d'ouverture des JFR 2013, et présenté l'étude française qu'il coordonne concernant ce traitement peu invasif et plus efficace que les traitements médicaux.

L'hypertension artérielle (HTA) résistante expose les patients qui en sont atteints à de graves complication. Là où le traitement médical n'est pas efficace, l'imagerie interventionnelle peut entrer en action par une dénervation des artères rénales.
Efficacité et sécurité de la procédure
Les candidats à cette procédure sont des patients dont l'HTA persiste malgré une trithérapie à doses optimales comprenant un diurétique, et n'est pas contrôlée dans 60% des cas. Après trois ans d'expérience à l'hôpital Européen Georges Pompidou, le Pr Sapoval se montre très confiant quant à l'efficacité et à la sécurité de cette procédure. Celle-ci permet de contôler 40% des HTA des patients, avec une amélioration pour 40% d'entre eux, et seulement 20% ne présentant pas de nénéfice. L'indication de cette technique thérapeutique invasive nécessite toutefois une concertation pluridisciplinaire afin d'éliminer une cause d'HTA secondaire. Elle permettra, à terme, de réduire la survenue de pathologies telles l'AVC, les accidents coronariens, ou l'insuffisance rénale.
Un abord artériel classique
En pratique, il s'agit, à partir d'une ponction de l'artère fémorale superficielle, de monter une sonde de radiofréquence jusque dans les artères rénales, et de sectionner les fibres sympathiques qui longent les parois de ces artères, au moyen d'un courant de faible intensité. À raison de 30 à 40 minutes d'intervention, et de 24 heures de station allongée pendant la période d'observation post-opératoire, les patients de l'hôpital Européen Georges Pompidou peuvent rentrer à leur domicile avec la chance de voir leur tension artérielle enfin baisser graduellement dans les trois mois.
Les résultats d'étude française attendus pour le printemps 2014
Le Pr Sapoval a, lors de son allocution, présenté plusieures études internationales confirmant l'intérêt de cette technique. Celles-ci montrent en effet un gain de 32 points de tension artérielle en systolique, et de 12 points en diastolique pour les patients traités avec la dénervation, en comparaison des traitements médicaux. Il coordonne d'ailleurs, avec le Pr Michel Azizi, une étude française, appelée "Denerthin", dans le cadre du programme de Soutien aux Techniques Innovantes et Coûteuses (STIC). Cette étude, multicentrique, randomisée, et destinée à évaluer l'efficacité, la sécurité, mais aussi l'impact économique de la technique, en complément d'un traitement médical antihypertenseur optimisé standardisé chez 120 patients présentant une HTA résistante essentielle documentée, donnera ses premiers résultats au printemps 2014.
Bruno Benque