JFR 2013 – L'oncologie au cœur de la conférence de presse d'ouverture
SAMEDI 19 OCTOBRE 2013
L'IRM fonctionnelle, la tomosynthèse et l'interventionnel, dans le contexte oncologique, ont été à l'honneur lors de la conférence de presse donnée lors de l'ouverture des JFR 2013. Elles aident à une meilleure prise en charge des patients cancéreux, par des radiologues toujours plus impliqués dans les processus de traitement et concernés par le confort des patients. Ces mêmes radiologues ont bien du mal, d'autre part, à gérer la demande d'examens émanant des services d'urgences, posant un problème majeur dans la prise en continuité des soins.
Les Journées Françaises de Radiologie se sont ouvertes, ce 18 octobre 2013, avec une conférence de presse dont le thème principal était consacré à l'apport des avancées technologiques de l'imagerie en faveur de la prise en charge des patients en cancérologie, à laquelle le congrès fait la part belle cette année.
Rassurer dans l'annonce de la maladie et personnaliser les traitements
L'annonce de la maladie au patient incombe souvent au radiologue, qui est le premier à en découvrir le degré de gravité. Le Dr Liliane Olivier et Françoise Apiou, de l'Institut Curie, ont démontré l'importance de cette annonce, dans les cas de cancers, puisqu'elle conditionne en partie l'état psychologique des malades en début de traitement. En projetant un film de témoignages de patients, elles ont illustré l'apport que constitue une annonce appropriée dans leur prise en charge.
Celle-ci est en progrès constants ces dernières années, depuis que les différentes technologies radiologiques, notamment fonctionnelles, permettent d'évaluer la réponse à ces traitements, et ce dès les premiers cycles de thérapies ciblées. Ainsi, le Professeur Eric de Kervilec, de l'hôpital St -Louis à Paris, a décrit comment le PETscan et l'IRM de diffusion ou de perfusion, entre autres, apportent une information précoce, susceptible de mieux déterminer l'activité des masses tumorales à ce stade, et d'anticiper l'arrêt du traitement, ce qui n'était pas envisageable auparavant.
Les techniques d'imagerie interventionnelle jouent un rôle prépondérant également, notamment dans la prise en charge du carcinome hépatocellulaire. Le Pr Alain Luciani, de l'Hôpital Henri Mondor de Créteil, a témoigné des bienfaits de la chimioembolisation et de l'ablation percutanée de ces tumeurs en vue d'une rémission, ou dans l'attente d'une greffe du foie.
Le cancer du sein toujours mieux dépisté et soigné
Concernant le cancer du sein, l'IRM est devenu l'examen de prédilection pour déterminer plus précisément la taille des tumeurs qu'avec l'échographie, selon le Dr Isabelle Thomasin, de l'Hôpital Tenon à Paris, qui est également intervenue lors de cette conférence de presse. Elle est aussi revenue sur l'apport de l'IRM fonctionnelle dans l'évaluation précoce de la réponse des masses tumorales au traitement, prélude à l'adaptation, ou de l'arrêt de la chimiothérapie en fonction de cette évaluation.
Le Pr Patrice Taourel, de l'Hôpital Lapeyronie au CHU de Montpellier, a ensuite évoqué la possible arrivée de la tomosynthèse comme examen de référence pour le dépistage de ce même cancer du sein. De par la précision dont il fait preuve, et s'appuyant sur des études internationales, il prédit que cette technologie s’avérera, à terme, comme un bon compromis coût-efficacité pour les campagnes de dépistage.
Comment répondre à la demande croissante des services d'urgences ?
Pour sortir de l'univers oncologique, le Pr Marc Sapoval, de l'Hôpital Européen Georges Pompidou, a décrit la pratique de la dénervation des artères rénales dans les cas d'hypertension résistante. Cette technique, consistant à sectionner la fibre sympathique située sur la paroi de l'artère, donne des résultats significatifs au bout de trois mois, là où certains traitements médicaux échouent.
Enfin, le Pr Jeau-Michel Bartoli, de l'Hôpital de la Timone à l'AP-HM, a expliqué comment il est difficile, pour un service d'imagerie, de répondre à la demande d'examens en progression constante, provenant des services d'urgences. Il est primordial, pour lui, d'agir sur les équipements, en systèmes d'information notamment, sur le financement, ainsi que sur la formation et le nombre de radiologues, afin de pouvoir assurer les gardes et satisfaire à la continuité des soins en imagerie.
Nous aurons l'occasion de développer quelques unes de ces présentations dans des articles prochains.
Bruno Benque