Le CERF, pierre angulaire de l'évolution des pratiques radiologiques francophones
MERCREDI 01 DéCEMBRE 2021
Lors du second webinaire "Les Forums de l'imagerie" que nous avons diffusé récemment, le PR Jean-Paul Beregi a promu avec forces détails les activités du CERF, une sinstitution qui manque cruellement de visibilité. Le Dr Ugo Pirocca, qui lui donnait la réplique, a synthétisé les attentes, les besoins, mais également les points positifs des enseignements menant vers le DES de radiologie et de l'implication des jeunes radiologues dans l'évolution des pratiques de la spécialité. UN webinaire en revivre en replay.

Le deuxième webinaire "Les Forums de la radiologie", consacré, le 15 novembre 2021 à la formation des professionnels de la radiologie et à la recherche dans cette spécialité, nous a permis de faire intervenir simultanément le Pr Jean-Paul Beregi, chef de service du Pôle imagerie du CHU de Nîmes et nouveau Président du Collège des Enseignants de Radiologie de France (CERF), et le Dr Ugo Pirocca, interne en quatrième année au CHU de Besançon et Président de l’Union Nationale des Internes en Radiologie (UNIR).
Le CERF, un collège d'enseignants qui mérite d'être connu de toute la communauté adiollgique
Le Pr Beregi a tout d’abord fait une présentation rapide du CERF, riche d'une cinquantaine d’années d'enseignement de la radiologie à vocation francophone, voire au-delà, et solidaire aujourd'hui via des accords avec Madagascar ou le Liban notamment. Il décrit le CERF comme une haute école de la radiologie nationale qui qui souffre d'une certaine confidentialité et qui s'ouvre désormais à la communauté, et qui est partie prenante dans la recherche fondamentale et de ses applications pratiques en partenariat avec les universités et l’industrie - cinq industriels collaborent aujourd'hui avec le CERF sur des projets de recherche -. "Le CERF gère actuellement 1 500 étudiants qui s’inscrivent à des modules divers, avec une réflexion d’ouverture à d’autres membres en 2022 et vers de nouvelles disciplines comme l’IA ou la relation patient, remarque le Pr Beregi. Ses membres sont très actif puisque quelques 900 publications de très haut niveau ont été élaborées depuis 2019 sous l'égide du CERF. Et désormais, à la recherche technologique s’ajoute la recherche numérique, comme l’IA et l’impression en 3D, et organisationnelle.
"Les missions propres du collège sont donc l’enseignement de qualité, dans les domaines des connaissances et des compétences, avec un objectif d’augmentation du nombre de radiologues en poste pour répondre aux besoins de la population, a poursuivi le Pr Beregi. Le ratio est d’un radiologue pour 22 examens de nos jours, alors qu’il y a quelques années il était de 11". Il a ensuite détaillé le processus de formation des internes, s'attardant sur les deux années supplémentaires dédiées à la radiologie interventionnelle.
Des connaissances, mais également désormais des compétences pour tous les radiologues
Le Dr Ugo Pirocca, quant à lui, a introduit l’UNIR, qui se place en interface avec les représentativités de la spécialité, le CERF, donc, mais aussi la SFR, la FNMR et le SRH. Il a mis en lumière le fait d’avoir l’oreille de toutes ces institutions, ce qui n’est pas le cas, selon lui, dans les autres spécialités. "Nous sommes impliqués dans la prise en compte du patient dans les pratiques radiologiques, ce qui est vital pour la profession, a-t-il souligné. Nous voulons jouer collectif car les disciplines se diversifient et les radiologues doivent se souder et collaborer". Il a en outre évoqué la gouvernance de la radiologie et la nécessité de mieux considérer les patients dont ils s’occupent en réalisant de vraies consultations radiologiques. Dans le domaine de l’IA enquite, il a rappelé la nécessité de bien se former pour ne pas se perdre dans les méandres numériques.
Le Pr beregi a abondé dans ce sens, en mettant le patient au cœur des pratiques, en termes de reconnaissance et en accentuant l’aspect polyvalent du radiologue ayant une vision globale du patient. Sur le thème des compétences, il a mis en exergue les processus d'enseignment, pour les internes dans leur ensemble, de la pertinence des examens, la formalisation des demandes ou la bonne posture envers le patient, à travers les ECOS. Il considère le radiologue, dans ce contexte, comme une aide à toutes les spécialités au sein de son territoire, de par sa position transversale.
Des sur-spécialités, mais un DES de radiologie unique qui doit couvrir tout le champ de l'imagerie médicale
Il a également évoqué la pénurie de radiologues pour certaines sur-spécialités comme la radiologie thoracique, cardiovasculaire ou pédiatrique et a assuré que, lors de leur formation, les enseignants n'ont pas de moyen de prioriser une surspécialité plutôt qu’une autre. Pour le Dr Pirocca, c’est sans doute l’ostéo-articulaire qui semble avoir les faveurs des étudiants, pour diverses raisons, notamment parce qu’elle fait intervenir toutes les technologies de l'imagerie médicale. "On parle de susspécialités, mais il faut rappeler que le DES de radiologie est unique et que le radiologue se doit d’aborder dans sa globalité son champ de compétences, a ajouté le PR Beregi. Quitte à ce que, ponstuellement, l’IA puisse aider les radiologues à aborder certains cas spécifiques, mais après que celui-ci aitsuivi une formation adéquate à son utilisation."
En cliquant sur l'image ci-dessous, revivez en replay ce webinaire.
Bruno Benque