L'ESR regrette la baisse des budgets européens consacrés à la recherche médicale
LUNDI 24 AOûT 2020
L’ESR a récemment publié une déclaration dans laquelle elle regrette la décision de l’Union européenne de réduire son financement prévu pour divers projets de santé et de recherche à venir. Cette décision aura des conséquences néfastes sur la recherche européenne et entravera le potentiel de l’UE de devenir un pôle d’innovation pour l’intelligence artificielle et les soins de santé à l’avenir.

L’ESR a récemment publié une déclaration destinée à sensibiliser les professionnels de la radiologie ainsi que le grand public sur l’avenir de la recherche médicale en Europe.
Une baisse significative du budget Horizon Europe
Les dirigeants de l'Union Européenne (UE) sont en effet parvenus à un accord, le 21 juillet 2020, sur le budget qui sera alloué à la recherche médicale et aux soins de Santé, notamment contre le COVID-19, au sein du cadre financier pluriannuel (CFP), le programme-cadre de sept ans régissant le budget annuel de l'Union européenne. L'accord a abouti à une proposition de réduction des budgets de la santé et de la recherche de l'UE. Le budget présenté pour Horizon Europe, le prochain programme-cadre de recherche et d'innovation, a été ramené de 94,4 milliards d'euros à 80,9 milliards d'euros. Les budgets du programme Europe numérique, qui vise à stimuler les investissements dans l'intelligence artificielle (IA) et à faire de l'Union européenne un pionnier dans le secteur, et le nouveau programme EU4Health, destiné à se préparer à la prochaine pandémie, ont également été considérablement réduits.
De nombreux programmes de recherche difficiles à mener à terme
Étant donné que la recherche et l'IA sont les principaux moteurs de la radiologie, l'ESR considère cette décision comme un pas en arrière pour les soins de santé européens. Elle avait exprimé, ces dernières années, son enthousiasme pour l'ambitieux programme de santé pour l'Europe, avec ses engagements à faire avancer l'Espace européen des données et la mise en place de l'impressionnant programme EU4Health. Elle a d’autre part fréquemment formulé des demandes pour que l'IA et les données de santé soient utilisées à leur plein potentiel, pour des approches plus intégrées et plus centrées sur la personne, une action coordonnée sur les maladies non transmissibles et pour que l'imagerie médicale joue un rôle clé dans le dépistage, la détection et le diagnostic. Elle fait enfin valoir que ces ambitions seront difficiles à atteindre avec la chute des budgets de la santé et de la recherche au niveau de l'UE.
Bien qu'un accord rapide ait été requis par l'Union européenne, l'accord final ne reconnaît pas les leçons tirées de la crise du COVID-19 et les besoins d'investissement dans la recherche en santé pour promouvoir et protéger la santé publique. La déclaration conclut en soulignant la nécessité pour les institutions européennes de collaborer étroitement les unes avec les autres et de continuer à soutenir des budgets de santé et de recherche solides et ambitieux pour le bien-être et la prospérité des citoyens européens.
Paolo Royan