Les radiologues se positionnent pour accompagner l'IA dans leurs pratiques
MERCREDI 06 JUIN 2018
Lors des 2èmes Mardis de l'imagerie, les radiologues invités par la SFR ont souhaité communiquer leur volonté de se positionner très tôt sur le développement de l'Intelligence Artificielle et de son utilisation dans leur pratique quotidienne.

La Société Française de Radiologie (SFR) organisait, le 5 juin 2018, ses 2èmes Mardis de l'imagerie, un rendez-vous qu'elle souhaite proposer tous les deux mois aux rédactions ainsi qu'aux associations d'usagers du système de Santé.
L'IA entrainerait la fin du radiologue selon les oiseaux de mauvaise augure
Le thème de cette session était l'Intelligence Artificielle (IA) et les actions que la SFR compte mener sur ce champ à moyen terme. Le Dr Miryam Myriam Edjali-Goujon, qui pilotait cette matinée, avait convié le Pr Laure Fournier (HEGP), très active sur cette thématique au sein du Groupe IA de la SFR et au CERF, Pr Anne Cotten (CHRU Lille), Présidente des prochaines JFR 2018 et le Dr Marc Zins (GHPSJ). Ce dernier a évoqué en préambule les oiseaux de mauvaise augure qui prédisent la fin des radiologues avec l'avènement de l'IA et est revenu sur la création annoncée par le G4 d'un écosystème dédié à cette nouvelle notion.
Des algorithmes d'interprétation et de décision
Le Pr Laure Fournier, quant à elle, s'est attachée, dans un premier temps, à expliquer les grandes lignes des apports potentiels de l'IA aux journalistes, aux représentants de l'Inca et des bénévoles des associations de patients présent. "L'IA, qui interviendra tant dans la détection, la classification et dans le compte rendu d'une pathologie révélée par un examen d'imagerie, sera à l'origine d'une transformation des pratiques des radiologues, a-t-elle précisé. Les outils de Deep Learning proposeront, très bientôt, des algorithmes d'interprétation et des algorithmes de décision."
Le radiologue assurera toujours la pertinence des techniques d'imagerie selon la pathologie
Mais le Dr Sinz a pris le soin de souligner le rôle que gardera le radiologue dans l'assurance de la pertinence des examens et de la technique utilisée pour explorer une pathologie donnée. "L'IA, a-t-il poursuivi, permettra au radiologue de revenir à la clinique et de reprendre contact avec le patient, avec lequel il était moins proche depuis quelques années, accaparé par le développement des outils technologiques dont il fait usage au quotidien. C'est une chance extraordinaire !", s'est-il exclamé.
Des actions dédiées à l'IA lors des prochaines JFR
Reste que l'expérience du radiologue sera primordiale dans l'utilisation de l'IA, puisqu'il validera, en dernier ressort, l'analyse de la machine, de nombreux faux positifs pouvant se faire jour et pouvant provoquer des interprétations non cohérentes pour un junior par exemple. Sur ce point, le Pr Cotten a tenu à signaler diverses actions qui seront mises en place lors des JFR 2018, comme l'espace forum IA, des échanges entre radiologues, industriels ou start-up sur ce thème, ainsi que le challenge IA, durant lequel 5 sociétés d'organes proposeront des cas cliniques avec plusieurs modalités d'imagerie.
Les radiologues français, en tout cas, souhaitent se positionner très tôt dans l'utilisation de l'IA dans leurs pratiques afin d'en maîtriser le développement et le terrain d'action.
Bruno Benque