Une procédure de radiothérapie par rayonnement alpha à l'étude à l'IRSN
MERCREDI 20 AVRIL 2016
L'IRSN lance une étude, en partenariat avec l'HEGP, pour évaluer la répartition de la dose émise par les rayonnements alpha du Xofigo, un radiopharmaceutique utilisé en radiothérapie.

Le magazine de l’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN), "Repère", propose ce mois-ci un article qui pose la question de la réponse des patients aux traitements dans le cadre de l’utilisation de radiopharmaceutiques innovants comme le Xofigo (déchlorurer de radium), qui émet du rayonnement alpha pour la radiothérapie.
Un radiopharmaceutique qui se fixe dans l'os en formation
Le Xofigo est destiné au traitement des métastases osseuses du cancer de la prostate. Il se comporte comme le calcium et se fixe dans l’os en formation, et donc dans les métastases. Il y détruit les cellules cancéreuses, tout en limitant l’irradiation non désirée aux tissus sains situés à proximité, mais les effets sont très variables d’un individu à l’autre. Son rayonnement alpha est très énergétique mais il n’est pas visible en imagerie. Les médecins ont besoin de voir si le Xofigo est bien absorbé par les lésions cancéreuses.
Début d'une étude dosimétrique à partir de gamma-camérasL'IRSN a entamé un travail, en partenariat avec l’Hôpital Européen Georges Pompidou (HEGP), pour estimer la répartition de la dose entre les tissus cancéreux et les tissus sains en utilisant une gamma-caméra pour détecter les quelques rayons gamma également émis par le radium. L’objectif est d’optimiser les calculs de doses et de personnaliser les traitements. “Dès le printemps 2016, une étude dosimétrique à partir des images obtenues à l’aide de gamma-caméras sera réalisée sur une dizaine de patients. Ces images seront acquises dans plusieurs hôpitaux français”, détaille Michela Bernardini, physicienne médicale à l’HEGP.
Les techniques développées pour ce radiopharmaceutique, une fois que la répartition de la dose sera évaluée, sont appelées à être utilisées pour d’autres radiothérapies alpha.
Bruno Benque avec l'IRSN