Le Stent retriever, traitement de choix de l'AVC ischémique aigü
MERCREDI 20 AVRIL 2016
Une nouvelle étude publiée dans la revue "Radiology" confirme que le temps de prise en charge est primordial pour les résultats fonctionnels des patients victimes d'AVC ischémique aigü. Le "stent retriever" s'avère le traitement de choix pour cette pathologie.

Une étude publiée dans la revue "Radiology" se propose de trouver des relations entre l’administration rapide de soins et les résultats fonctionnels chez les patients ayant subi un AVC ischémique aigu.
L’AVC ischémique aigu représente 90% des AVC
"Plus tôt les patients ayant subi un AVC ischémique aigu arrivent à un hôpital offrant des soins appropriés, plus la probabilité d'un bon résultat augmente", déclare l'auteur principal de l'étude, le Dr Mayank Goyal de l'Université de Calgary à Alberta. L’accident vasculaire cérébral ischémique aigu, causé par l'obstruction des artères irrigant le cerveau, représente près de 90% de tous les accidents vasculaires cérébraux. Le tissu cérébral privé de sang porteur d'oxygène peut mourir rapidement, ce qui entraîne des déficiences fonctionnelles à long terme pour le patient, comme la difficulté de marcher ou de parler.
Des progrès dans les traitements
Au cours des dernières années, des progrès importants ont été réalisés dans le traitement des AVC, notamment par voie intraveineuse avec l’activateur tissulaire du plasminogène (t-PA) et par "stent retrievers". Le t-PA est une protéine qui dégrade les caillots sanguins. Les "stent retrievers" sont, comme leur nom l'indique, des stents spécifiques, profilés pour la capture des caillots et introduits par voie percutanée dans l'artère obstruée sous contrôle radiologique. Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont analysé des données sur les patients traités à la fois par t-PA et "stent retrievers" et éligibles pour une thrombectomie en première intention. L’étude avait pour objectif d’établir un lien entre l'apparition des symptômes, le type de traitement et l'élimination du caillot.
Des résultats significatifs en lien avec le temps de prise en charge
Les résultats ont montré qu’il était primordial de retirer rapidement le caillot. Chez 91% des patients, le rétablissement du flux sanguin vers le cerveau moins de 2,5 heures après l'apparition des premiers symptômes est associé à une indépendance fonctionnelle, peu ou pas de handicap. La probabilité d'indépendance fonctionnelle est de 10% plus élevé chez les patients traités à moins de 2,5 heures par rapport aux patients traités entre 2,5 et 3,5 heures après le début de l'AVC. Tout retard de 60 minutes au bout de 3,5 heures entraine un risque de 20% de plus d’apparition de séquelles graves. Cependant, tous les établissements ne sont pas formés et équipés pour offrir ces traitements.
Inégalité des chances selon le type de centre qui reçoit le patient
Les chercheurs ont constaté que le temps de transfert entre établissements représentait une source importante de retard dans la prise en charge des patients. Entre le début des symptômes et l'élimination du caillot, il s’écoule en moyenne plus de 4,5 heures pour les patients qui ont d'abord été acheminé vers un établissement de référence, contre seulement 3 heures pour les patients adressés à un centre endovasculaire équipé de "stent retrievers". "Deux tiers des patients de notre étude sont allés directement dans un centre endovasculaire équipé de "stent retrievers" et un tiers sont allés dans un centre de référence, poursuit le Dr Goyal. Pour ceux qui sont allés dans un centre de référence, il y avait une perte d'environ deux heures sur l'ensemble du traitement, ce qui est assez important".
La rapidité au cœur du traitement
Les résultats de l'étude mettent en évidence l'importance du suivi des étapes du traitement endovasculaire afin de fournir une rétroaction efficace pour maintenir de bons résultats dans la gestion de l'AVC. "Compte tenu de la corrélation entre l'indépendance fonctionnelle et le temps de restauration du flux sanguin, chaque étape du traitement des patients est importante et doit être mise en lien avec le temps écoulé depuis l’AVC par rapport au bénéfice qu’il représente", conclut le Dr Goyal.
Pauline Mayol