Le G4 souhaite connaître l'impact de la permanence des soins sur la QVT des radiologues
VENDREDI 08 AVRIL 2022
L’attractivité des métiers médicaux, en particulier la spécialité de radiologie, est quelque peu mise à mal ces derniers temps. Les jeunes médecins font en effet très attention à la qualité de vie au travail avant de s’engager dans une voie. Et c’est pour évaluer l’impact de la permanence des soins en radiologie diagnostique et interventionnelle sur cette QVT que le G4 lance une grande consultation des radiologues. Nous avons rencontré le Dr Guillaume Herpe (CHU de Poitiers), un des initiateurs de ce travail pour en appréhender les tenants et les aboutissants.

Thema Radiologie : Le Conseil National Professionnel de la Radiologie (G4) lance une consultation auprès des radiologues sur l’impact, sur leur qualité de vie au travail (QVT), des organisations mises en place dans le cadre de la permanence de la prise en charge radiologique. Qu’est-ce qui a motivé cette enquête ?
Dr Guillaume Herpe : La radiologie nationale publique et privée se positionne depuis longtemps comme un acteur majeur de la permanence des soins et de la continuité de la prise en charge radiologique sur le territoire national. Mais selon les modes d’organisation, on sait que cette position a un impact sur la qualité de vie des radiologues diagnostiques et interventionnels qui sont impliqués. Et cela peut poser, à terme, un problème pour l’attractivité de la spécialité de radiologie, qui est déjà fortement mise à mal ces derniers temps, notamment vis-à-vis des jeunes médecins.
T.R. : Vous avez élaboré un questionnaire auquel les radiologues volontaires pourront répondre dans ce cadre. Quels sont les critères que vous avez retenus pour guider cette enquête ?
Dr G.H. : Tout d’abord, il s’agit d’un questionnaire qui cible les radiologues puisque c’est leur organisation personnelle qui est en jeu. Nous souhaitons axer notre enquête sur la façon dont leur structure les sollicite pour assurer la permanence des soins, sur le nombre d’astreintes ou de gardes qu’ils réalisent, sur la durée de ces activités aux heures ouvrées, savoir si ces périodes sont moins contraignantes durant la semaine ou durant le weekend, ou si elles sont sous forme de gardes ou d‘astreintes à domicile, etc. Nous avons sollicité une structure du secteur des sciences humaines pour réaliser un vrai travail épidémiologique.
T.R. : Un travail de ce type avait été réalisé déjà pour connaître les différentes organisations qui avaient été mises en place durant la pandémie de COVID, avec un article dans Radiology à la clé. Votre travail s’appuiera-t-il sur cette étude ?
Dr G.H. : Pas tout à fait, car cette étude couvrait l’organisation générale des services d’imagerie. Nous voulons plutôt cibler la permanence des soins et le ressenti des radiologues en évaluant les facteurs de risques sur la QVT. Quelle fréquence des gardes ou des astreintes ? Quel salaire attribuer à ces séquences de permanence des soins ? Combien d’internes doivent-ils être présents ? Quel mode d’organisation est le moins impactant pour la Santé des radiologues ? Il s’agit, à travers ce travail, de réaliser une analyse des organisations avec un maillage sur tout le territoire et toutes les entités publiques et privées et, pourquoi pas, de proposer un mode d’organisation type qui aurait un réel impact sur l’attractivité du métier.
T.R. : Cette notion d’homogénéisation des modes de fonctionnement existe-t-il à l’étranger, notamment sur le champ de la permanence de la prise en charge radiologique ?
Dr G.H. : non, pas vraiment. Mais par exemple, aux USA, vous pouvez trouver des radiologues urgentistes, dont les rythmes de travail sont calqués sur les médecins urgentistes, et qui ont choisi de travailler de cette façon. Chez nous, ce n’est pas souvent le cas, les périodes ouvrées sont plus subies que choisies et cela joue sur l’attractivité du métier. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons consulter nos confrères afin d’avancer sur le sujet. J’ajoute que, cette enquête ne contenant pas de données de santé, elle a fait l'objet d'un avis favorable par le comité́ CERIM et bénéficie de l'IRB numéro CRM-2201-223. J’espère que nous aurons beaucoup de réponses, cela voudra dire que les radiologues sont impliqués dans la poursuite d’une meilleur QVT et que nous pourrons travaille sur des données représentatives de la situation. Pour accéder au questionnaire, utiliser le QR Code ci-contre ou cliquer sur CE LIEN.
Propos recueillis par Bruno Benque