L'intelligence artificielle s'invite à l'événement Factum Healthcare de la rentrée
MERCREDI 25 OCTOBRE 2017
L'Intelligence Artificielle a été au cœur des discussions lors d'un événement organisé le 5 octobre 2017 par Factum Healthcare. Le Dr Leclet était en effet invité à faire une présentation sur ce thème et sur l'impact qu'il pourrait avoir sur le secteur de l'imagerie médicale.

Frédéric Martin, Directeur de Factum Healthcare, a reçu le 5 octobre 2017 à l'Hôtel Bristol de Paris, ses clients, prospects et partenaires pour partager sur l’actualité de la société. Mais un sujet scientifique au cœur de l’actualité en imagerie médicale a été développé à cette occasion par le Dr Hervé Leclet, l’Intelligence artificielle.
La technologie n'a pas de prix, mais un loyer
Il a tout d'abord présenté le statut de leader indépendant de sa société sur le marché du financement pour l’acquisition de dispositifs médicaux. Les solutions proposées sont individualisées pour permettre à tous d’accéder aux dernières technologies, en valorisant notamment la seconde vie des équipements d'imagerie, de radiothérapie et de médecine nucléaire. Pour Frédéric Martin, « la Technologie n’a pas de prix mais un loyer ». Il a également mis en valeur le partenariat fort qui s’est développé avec Value Médical pour coter et anticiper le second cycle de vie des dispositifs médicaux et ainsi permettre un renouvellement optimisé des acquisitions.
Quel impact l'intelligence artificielle aura-t-elle dans le secteur de l'imagerie ?
La parole a ensuite été donnée au Docteur Hervé Leclet, médecin radiologue spécialisé en organisation, Directeur de Santopta, pour partager sa vision sur l’Intelligence Artificielle (IA) dans le secteur de l’imagerie médicale. Quel sera l’impact de cette évolution technologique sur la profession de médecin radiologue ? Cette notion questionne de plus en plus les praticiens, car l’IA est annoncée par les constructeurs dans les futures générations d’équipements lourds. Depuis plusieurs années, les médecins radiologues utilisent déjà des solutions d’aide au diagnostic, les CAD ou les solutions de post traitement avancé permettant de catégoriser des tissus et d’affiner ainsi leur diagnostic.
Mappy de l'interventionnel, Chatbot et utilisation de la radiomique
Mais l’IA apporte une tout autre approche puisqu’elle propose une interprétation automatisée d’images en tenant compte du contexte, de l’histoire du patient, de ses antécédents et avec une capacité à croiser les données de la littérature spécialisée (watson healthcare). Le Dr Leclet a rappelé à cette occasion la suprématie de l’IA dans la détection de lésions par rapport à l’œil humain. "Dans quelques années, a-t-il affirmé, l’IA permettra, en radiologie interventionnelle, disposer d’un guidage comme "le mappy de l’interventionnel", mais aussi de pouvoir communiquer en temps réel avec un robot "chatbot" qui modélisera les organes en 3D et apportera une réalité augmentée aux praticiens." On peut penser que tous ces développements, et notamment la radiomique - Extraction d’un grand nombre de données à partir des images natives - pour définir un état de santé avec un pronostic de vie à 5 ou 10 ans seront utilisés en routine.
De nouveaux acteurs arrivent dans le secteur de la Santé
De nombreuses applications cliniques sont ainsi envisagées, comme l’accès au score calcique par la réalisation d’une TDM ou l’évaluation du volume et de la qualité d’un muscle, par exemple du cœur. "Ces évolutions attirent de nouveaux acteurs, a renchéri le Dr Leclet. Les GAFA, Google en tête, jusque-là éloignés du secteur de la santé, développent aujourd’hui des programmes ambitieux. Les approches médico-économiques sont à repenser totalement puisqu’il faudra se questionner sur la valorisation d’une interprétation par un ordinateur et de sa disponibilité sera 24/7." Des questions juridiques se posent tout de même, sur la responsabilité d’une erreur diagnostique. Dans ce cas, le responsable sera-t-il le clinicien qui aura fait confiance à l’IA ? Le radiologue qui aura utilisé l’IA ? Le développeur ? Ou le commercial ?
Les médecins radiologues disparaîtront s'ils ignorent l'intelligence artificielle
Pour le moment, aucune évaluation clinique n’est publiée et la question de la fiabilité diagnostique se pose. L’IA sera-t-elle acceptée par le grand public ? L’accès aux données de santé à grande échelle pose également le problème de la sécurité et de l’éthique. Mais la grande interrogation est : est-ce que l’IA remplacera le médecin radiologue ? "Au niveau diagnostic, l’IA est supérieure, a déclaré le Dr Leclet. La productivité de l’IA est incontestable. Une partie de la prise en charge du patient pourra être gérée par l’IA jusqu’à un pré diagnostic, ce qui permettra aux médecins radiologues de disposer de temps supplémentaire dans l’expertise de la décision thérapeutique et dans sa relation avec le patient." La médecine reste un art et le relationnel restera au cœur de la décision finale. Et le Dr Leclet de conclure: "L’IA ne fera pas disparaitre les médecins radiologues mais les médecins radiologues disparaitront s’ils ne s’intéressent par à l’IA".
Hélène Godefroy