Un guide complet en imagerie multimodale de l'instabilité de hanche
VENDREDI 06 JUIN 2025
La micro-instabilité de la hanche est une nouvelle forme subtile de cette pathologie. La Revue RadioGraphics propose, dans un article récent, un guide complet pour le diagnostic de l’instabilité de la hanche qui passe par l’anatomie et la biomécanique et fait un focus sur la micro-instabilité. Celle-ci passe souvent inaperçue en imagerie conventionnelle et il est nécessaire d’en identifier les signes précoces afin de prévenir l’arthrose prématurée.

La Revue RadioGRaphics revient en détail, dans un article récent, sur les avancées relatives à l’identification et au suivi de l’instabilité de la hanche, appelée aussi instabilité fémoro-acétabulaire.
La micro-instabilité de la hanche, nouvelle forme subtile de cette pathologie
Cette affection reflète un mouvement extraphysiologique de la hanche et est classiquement considérée comme une séquelle d'un traumatisme à haute énergie, d'une arthroscopie de la hanche ou d'une dysplasie développementale de cette articulation. Elle est bien connue et décrite en détail dans la littérature, mais de nouveaux concepts concernant les formes subtiles d'instabilité de la hanche ont récemment pris de l'importance avec l'émergence du terme « micro-instabilité de l'articulation fémoro-acétabulaire ».
La micro-instabilité n'entraîne généralement pas de luxation, mais elle est associée à une douleur ou une gêne, avec ou sans instabilité de la hanche, notamment lors de la descente des escaliers. Il s'agit d'une affection fréquemment observée chez les patients jeunes ou d'âge moyen, entre 16 et 50 ans, et qui touche principalement les femmes et les athlètes. En l'absence de diagnostic précoce, une lésion chondrolabrale et une arthrose prématurée peuvent survenir, entraînant des douleurs de la hanche et une diminution de la fonction articulaire.
Un guide complet pour le diagnostic de l’instabilité de la hanche qui passe par l’anatomie et la biomécanique
Souvent négligée, son diagnostic est complexe, tant pour les médecins traitants que pour les radiologues, en raison de symptômes cliniques discrets, d'altérations mineures, voire absentes, à l'examen physique et de résultats radiographiques souvent subtils.
Cet article propose un guide complet pour le diagnostic de l'instabilité de la hanche, et plus particulièrement de la micro-instabilité, en passant en revue l'anatomie et la biomécanique de la hanche et en abordant les techniques d'imagerie multimodale dans ce domaine. Le radiologue devrait être capable d'appliquer ces connaissances dans sa pratique multidisciplinaire de la hanche afin de faciliter le diagnostic et la prise en charge rapides de cette pathologie.
Une micro-instabilité qui passe souvent inaperçue en imagerie conventionnelle
L’article fait donc un focus sur la micro-instabilité de la hanche, qui provoque une douleur profonde de la hanche et/ou une douleur à l'aine. Les patients qui en souffrent sont généralement évalués par une anamnèse détaillée et un examen ciblé ainsi qu'une imagerie radiographique. Cependant, les anomalies internes de la micro-instabilité de la hanche sont parfois subtiles et peuvent ne pas être décelables sur les seules radiographies de dépistage. L'IRM ou l'arthro-IRM avancées permettent une évaluation plus précise des lésions chondrolabrales, des lésions capsulaires ou des altérations anatomiques, et confirment la suspicion clinique de micro-instabilité.
L’article de RadioGraphics en donne des exemples étayés mais, lorsque la laxité capsulaire apparaît comme la cause principale d'altérations du développement ou d'affections telles que le syndrome d'Ehlers-Danlos, des examens dynamiques, tels que l'IRM de traction de la jambe et l'échographie dynamique, peuvent révéler une augmentation de la distraction de la tête fémorale par rapport à l'acétabulum.
Identifier les signes précoces afin de prévenir l’arthrose prématurée
Cet article propose un guide complet sur l'évolution des concepts et des définitions de l'instabilité de la hanche, en abordant le rôle des différentes modalités d'imagerie dans ce domaine.
Les auteurs décrivent la micro-instabilité comme une affection de plus en plus reconnue, qui échappe souvent à la détection lors des examens cliniques de routine. L'identification des signes radiographiques clés et des lésions secondaires, telles que les tissus labraux, cartilagineux et myotendinois, est essentielle pour un diagnostic précoce, permettant ainsi de prévenir l'arthrose prématurée. Les efforts constants des experts pour établir de nouveaux critères diagnostiques nécessitent une validation ultérieure par des études prospectives afin d'en garantir la fiabilité.
Bruno Benque