Vous êtes dans : Accueil > Actualités > Affaires juridiques > Responsabilité d'un centre hospitalier suite à un examen IRM

Responsabilité d'un centre hospitalier suite à un examen IRM

MERCREDI 22 MAI 2019 Soyez le premier à réagirSoyez le premier à réagir

Les patients porteurs d'une dérivation ventriculo-péritonéale doivent satisfaire à un contrôle de la valve lorsqu'ils ont fait l'objet d'un examen IRM. La Cour d'appel de Bordeaux nous le rappelle, qui a dû juger le cas d'une patiente victime d'effets secondaires le lendemain d'une exploration IRM du genou.

Législation

Fort heureusement, la réalisation d’actes de radiologie donne rarement lieu à une condamnation judiciaire d'un établissement de santé. On peut toutefois en trouver une illustration dans un arrêt récent de la Cour administrative d’appel de Bordeaux, laquelle a retenu la responsabilité d’un centre hospitalier en raison d’un acte d’IRM aux conséquences dommageables pour une patiente.

La responsabilité de l’établissement ne peut être engagée qu’en cas de faute.

La décision (Cour administrative d’appel de Bordeaux, 5 mars 2019, n°17BX01019) a été rendue au visa de l’article L.1142-1 du code de la santé publique, lequel dispose : « Hors le cas où leur responsabilité est encourue en raison d’un défaut d’un produit de santé, les professionnels de santé mentionnés à la quatrième partie du présent code, ainsi que tout établissement, service ou organisme dans lesquels sont réalisés des actes individuels de prévention, de diagnostic ou de soins ne sont responsables des conséquences dommageables d’actes de prévention, de diagnostic ou de soins qu’en cas de faute. »

Quelles sont les circonstances de l’espèce ?

Souffrant depuis 2002 d’une hypertension intracrânienne avec hydrocéphalie, une patiente portait depuis cette date une valve de dérivation ventriculo-péritonéale. Consultant un établissement public de santé pour y subir un examen d’IRM du genou droit le 10 février 2011 en fin de journée, elle a été admise aux urgences dès le lendemain, en raison d’une hydrocéphalie aiguë, par suite du fort dérèglement de la pression d’ouverture de la valve de décompression. Un scanner cérébral a été réalisé et la patiente est demeurée hospitalisée pour un rééquilibrage de son état clinique par un nouveau réglage de la pression de sa valve de dérivation, puis, son état s’aggravant, pour une révision de ladite valve. Après plusieurs hospitalisations, son état ne sera consolidé que 4 mois plus tard.

Contestant la qualité et la sécurité de sa prise en charge par l’établissement, la patiente a sollicité une expertise judiciaire qui a conclu à la faute de l’établissement commise lors de l’IRM et ayant consisté à ne pas avoir fait procéder au contrôle de réglage de la valve. Plus précisément, l’expert rappelle que la réalisation d’une IRM sur un patient porteur d’une valve de dérivation ventriculo-péritonéale n’est pas contre-indiquée dès lors qu’une vérification précoce et systématique de la pression d’ouverture de la valve est réalisée après cet examen.

Des recommandations en faveur d'un contrôle de la valve post IRM

L’expert rappelle le consensus médical en la matière, lequel considère qu’il convient de réaliser un contrôle de la valve le plus précocement possible, dans les heures suivant l’examen, afin de vérifier une éventuelle modification de la pression pour la ramener, si besoin, immédiatement, à sa valeur antérieure et de limiter ainsi le risque de décompensation clinique qui peut être très précoce. L’expert ajoute encore que la limite maximale de 24 à 48 heures pour le contrôle ne peut se concevoir que dans certaines circonstances telles qu’une hydrocéphalie bien contrôlée, stable, chez un patient hospitalisé bénéficiant d’un environnement médical de surveillance, qui n’était pas le cas de la patiente.

Cette dernière n’ayant obtenu un rendez-vous programmé avec un neurologue qu’une semaine après l’examen, il appartenait au radiologue, soit d’assurer un contrôle plus précoce, soit de différer l’examen. L’absence de contrôle de la valve dans les heures qui ont suivi l’IRM constitue une faute de nature à engager la responsabilité du centre hospitalier, lequel se trouve condamné à réparer les divers préjudices subis (frais médicaux, perte de revenus, déficit fonctionnel temporaire total, déficit fonctionnel permanent partiel et pretium doloris).

 

Me Emmanuelle PELETINGEAS
Avocat associé chez YAHIA Avocats
e.peletingeas@yahia-avocats.fr

Me Emmanuelle Peletingeas


Les MERM devront bientôt s'inscrire sur la plateforme eRPPS
23/02/2024 : À l’instar des professions de Santé figurant dans l’Annuaire Santé, les MERM pourront bientôt disposer d’un numéro RPPS. Cette évolution permettra sans doute de pouvoir enfin évaluer précisément le nombre de MERM en poste sur le territoire.

Les activités des physiciens médicaux sont formalisées par décret
13/02/2024 : Le législateur vient de formaliser, par décret, les activités relevant des compétences des physiciens médicaux. Ces derniers sont appelés à intervenir en radiothérapie, en médecine nucléaire et en imagerie interventionnelle, ainsi qu’en support du titulaire de  l’autorisation de matériels lourds en imagerie méicale.

Le législateur encadre l'imagerie médicale lourde et la radiologie interventionnelle
19/09/2022 : La littérature législative vient de s’enrichir de deux décrets portant sur les conditions d’implantation et de fonctionnement des équipements de matériels lourds d’imagerie médicale ainsi que de l’activité de radiologie interventionnelle. Il s’agit notamment de faire entrer cette activité interventionnelle dans les activités de soins soulises à autorisation.

Le législateur formalise l'extension du DES de radiologie imagerie médicale... et des autres spécialités
10/03/2022 : Le législateur vient d’entériner par Arrêté l’extension de certains DES par des options de deux années supplémentaires d’internat. Les dispositions prisent officialisent l’option « Radiologie interventionnelle avancée », mais également des compétences radiologiques d’autres spécialités médicales.

Valorisation des forfaits techniques : le Ministère n'a pas tenu ses engagements selon le G4
25/01/2021 : En guise de vœux pour la nouvelle année, le législateur a décidé de remettre en service le fameux Article 99 encadrant les tarifs des actes d’imagerie lourde, estimant que les objectifs de la pertinence des actes n'avaient pas été atteints. Le G4 vient de réagir pour dénoncer le non-respect des engagements pris par le Ministère.

La Loi anti-cadeaux aux professionnels de Santé prend une tournure très restrictive
15/12/2020 : La Loi anti-cadeaux aux professionnels de Santé a pris, depuis le 1er octobre 2020, une orientation très restrictive. Ces derniers devront, pour la plupart, changer leurs habitudes quant à leur participation aux congrès scientifiques. Mais c’est pour les industriels que ces nouvelles mesures seront les plus pénalisantes.

Communication des médecins : bientôt la fin de l’interdiction des procédés publicitaires
18/09/2020 : Le Gouvernement a déposé, le 10 septembre 2020, un projet de décret modifiant l’article 19 du code de déontologie médicale. Désormais, la « libre communication et de publicité » succèdera bientôt à « l’interdiction générale et absolue de publicité » pour les médecins.

Les étudiants manipulateurs bénéficieront d'une adaptation pour l'obtention du diplôme ou le passage à l'année supérieure
17/09/2020 : Alors que les étudiants manipulateurs n’ont pas pu accomplir toutes leurs unités d’enseignement pour cause de crise sanitaire, les Ministères concernés ont légiféré afin d’adapter les modalités de présentation au diplôme ou au passage à l’année supérieure

Qualification de dispositif médical : quoi de nouveau sous le soleil ?
25/05/2020 : Deux récentes décisions des juridictions administratives retiennent l’attention en la matière. L'une concerne les activimètres servant à évaluer une dose de rayonnements ionisants, l'autre se penche sur un logiciel de compression d'images médicales.

De nouvelles orientations de DPC concernent la physique médicale et la médecine nucléaire
17/04/2020 : Un nouvel arrêté instaure de nouvelles orientations en matière de DPC. Certaines concernent la physique médicale et la médecine nucléaire.


GPT-4 pourrait répondre au défi de la surcharge de travail pour les radiologues
24/04/2024 : Le grand modèle de langage GPT-4 montre, dans une étude publiée dans la Revue Radiology, que ses performances égalent celles des radiologues dans la détection des erreurs dans les comptes rendus de radiologie. Cet outil plus rapide et plus économique que l’humain pourrait répondre au défi de la surcharge de travail pour les radiologues.

L'Académie de Médecine souhaite réformer la recherche médicale en France
24/04/2024 : L’Académie nationale de Médecine vient de publier un nouveau rapport qui synthétise les problèmes récurrents rencontrés par la recherche médicale française. Elle y élabore des recommandations afin de réformer son financement ou mieux structurer les ressources notamment.

La SFNR annonce son soutien au mouvement de grève des établissements privés
23/04/2024 : L’hospitalisation privée, mécontente et inquiète devant la faible revalorisation des tarifs hospitaliers par rapport au public, sera en grève totale du 3 au 5 juin 2024. Les radiologues libéraux attachés à ces établissements se sentant en danger, la FNMR a décidé de soutenir le mouvement.

Nouvelle erreur de latéralité signalée en radiothérapie
23/04/2024 : Le Centre de Cancérologie du Grand Montpellier (CCGM) a alerté l’ASN concernant une erreur de latéralité dans le traitement d’un sein par radiothérapie. C’est le second cas de ce type signalé en deux semaines.

La radiothérapie pré-opératoire pour bien préparer la reconstruction mammaire
22/04/2024 : Le Journal of American Medical Association (JAMA) vient de publier une étude qui évalue de nouveaux protocoles de radiothérapie pour le cancer du sein. Il s’agit de pratiquer une radiothérapie pré-opératoire avant la mammectomie et le reconstruction mammaire.

35ème congrès de la SFRO : les inscriptions sont ouvertes !
22/04/2024 : La SFRO annonce l’ouverture des inscriptions de son 35ème congrès. Cette édition 2024 traitera notamment de cancérologie thoracique, de métastases cérébrales, de ré-irradiations ou de l’implémentation de l’IA dans les pratiques.

Déclaration de consensus pour le dépistage radiologique de l'endométriose
19/04/2024 : Une nouvelle déclaration de consensus d’experts de la Society of Radiologists in Ultrasound (SRU) a été publiée dans la Revue Radiology sur le thème du dépistage de l’endométriose. Différentes procédures sont recommandées, chez les patientes symptomatiques ou celles à haut risque d’endométriose.

Radiothérapie : erreur de latéralité à l'institut de cancérologie de Bourgogne
17/04/2024 : Une erreur de latéralité a entrainé la délivrance d’un traitement de radiothérapie sur le mauvais sein d’une patiente de l’Institut de cancérologie de Bourgogne. L’événement a été classé au niveau 2 de l’échelle ASN-SFRO.

JFR 2024 : les inscriptions sont ouvertes !
17/04/2024 : Les inscriptions aux JFR 2024 sont désormais ouvertes. Ces Journées seront présidées cette année par le Pr Valérie Laurent qui vous les présente dans une vidéo.

La CT-FFR comme outil de sélection des patients éligibles à l'angioplastie coronaire
16/04/2024 : Une nouvelle étude publiée dans la Revue Radiology montre que le coroscanner accompagné de la CT-FFR améliore les parcours de soins des patients cardiaques. Grâce à cet outil, les sténoses ou occlusions dans les coronaires de ces derniers sont moins susceptibles de générer des procédures invasives thérapeutiques.


Déclaration de consensus pour le dépistage radiologique de l'endométriose
19/04/2024 : Une nouvelle déclaration de consensus d’experts de la Society of Radiologists in Ultrasound (SRU) a été publiée dans la Revue Radiology sur le thème du dépistage de l’endométriose. Différentes procédures sont recommandées, chez les patientes symptomatiques ou celles à haut risque d’endométriose.

GPT-4 pourrait répondre au défi de la surcharge de travail pour les radiologues
24/04/2024 : Le grand modèle de langage GPT-4 montre, dans une étude publiée dans la Revue Radiology, que ses performances égalent celles des radiologues dans la détection des erreurs dans les comptes rendus de radiologie. Cet outil plus rapide et plus économique que l’humain pourrait répondre au défi de la surcharge de travail pour les radiologues.

Nouvelle erreur de latéralité signalée en radiothérapie
23/04/2024 : Le Centre de Cancérologie du Grand Montpellier (CCGM) a alerté l’ASN concernant une erreur de latéralité dans le traitement d’un sein par radiothérapie. C’est le second cas de ce type signalé en deux semaines.

Un suivi systématique à six mois serait préférable pour les lésions mammaires classées BI-RADS 3
20/05/2020 : Les femmes présentant des lésions mammaires classées BI-RADS 3 devraient systématiquement suivies à six mois. C’est ce que suggère une étude publiée dans la Revue Radiology en raison du risque faible mais non négligeable que ces lésions soient malignes.

Radiothérapie : erreur de latéralité à l'institut de cancérologie de Bourgogne
17/04/2024 : Une erreur de latéralité a entrainé la délivrance d’un traitement de radiothérapie sur le mauvais sein d’une patiente de l’Institut de cancérologie de Bourgogne. L’événement a été classé au niveau 2 de l’échelle ASN-SFRO.

La CT-FFR comme outil de sélection des patients éligibles à l'angioplastie coronaire
16/04/2024 : Une nouvelle étude publiée dans la Revue Radiology montre que le coroscanner accompagné de la CT-FFR améliore les parcours de soins des patients cardiaques. Grâce à cet outil, les sténoses ou occlusions dans les coronaires de ces derniers sont moins susceptibles de générer des procédures invasives thérapeutiques.

La radiothérapie pré-opératoire pour bien préparer la reconstruction mammaire
22/04/2024 : Le Journal of American Medical Association (JAMA) vient de publier une étude qui évalue de nouveaux protocoles de radiothérapie pour le cancer du sein. Il s’agit de pratiquer une radiothérapie pré-opératoire avant la mammectomie et le reconstruction mammaire.

Fabrication de radiopharmaceutiques : nouvelles recommandations de bonnes pratiques
29/08/2023 : La préparation des radiopharmaceutiques utilisés dans le cadre des activités de médecine nucléaire se fait souvent à petite échelle au sein des établissements de Santé. L’European Journal of Nuclear Medicine & Molecular Imaging vient de publier un guide qui met à jour les bonnes pratiques dans cette discipline.

Imagerie de la stabilité de la hanche
09/02/2024 : La stabilité de la hanche est déterminée par l’intégrité et le bon positionnement de trois éléments anatomiques majeurs, le labrum, le ligament acétabulaire et le ligament rond. Une étude exhaustive publiée dans la Revue Radiographics nous propose les images radiologiques typiques des dysfonctionnements qui peuvent fragiliser cette stabilité.

35ème congrès de la SFRO : les inscriptions sont ouvertes !
22/04/2024 : La SFRO annonce l’ouverture des inscriptions de son 35ème congrès. Cette édition 2024 traitera notamment de cancérologie thoracique, de métastases cérébrales, de ré-irradiations ou de l’implémentation de l’IA dans les pratiques.