Détecter les lésions isodenses par le scanner de perfusion
LUNDI 16 JUIN 2014
Le scanner de perfusion devient un examen majeur dans l'exploration du pancréas, notamment dans la détection des tumeurs malignes isodenses en scanner classique. C'est ce qu'a démontré le Professeur Mathias Prokop lors du dernier symposium de l'International Society for Computed Tomography (MDCT 2014).

Du 9 au 12 juin 2014, s'est déroulé le 16ème Annual Symposium on Multidetector-Row CT (MDCT 2014), l'événement phare de l'International Society for Computed Tomography. L'essentiel des nouveautés scientifiques impliquant le scanner y ont été présentées, au sein de l'hôtel Hyatt Regency de San Francisco.
Les recommandations du Pr Prokop
Parmi les présentations proposées, une intervention du Pr Mathias Prokop, spécialiste néerlandais de renommée mondiale dont nous avons déjà parlé dans nos colonnes, s'est attachée à démontrer les avancées réalisées, grâce au scanner de perfusion, dans les pathologies pancréatiques. Il s'agissait pour lui de décrire comment cette nouvelle application permettait de détecter des tumeurs isodenses et d'en identifier le degré de gravité. Il préconise de faire ingérer un litre d'eau au patient au préalable à l'exploration, patient hyperventilé que l'on aura sanglé afin de réduire la perfucion et de s'affranchir des mouvements abdominaux. Le péristaltisme sera réduit par l'injection d'un antispasmodique et une faible respiration sera tolérée du fait de la durée des acquisitions, la reconstruction se chargeant de réaliser les ajustements nécessaires.
Aller plus loin que le multiphase classique
Après injection de produit de contraste, l'exploration se compose de trois phases, artérielle, portale et tardive en bas kilovoltage. Les cellules cancéreuses pancréatiques ont la propiété de réduire le volume et le débit sanguin comparativement aux cellules saines. Le scanner de perfucion permet, à ce titre, de différencier les deux types de cellules et de circonscrire précisément la tumeur maligne. Le Pr Prokop remarque qu'un scanner multiphase peut remplir ce rôle en choisissant précisément les phases, mais les résultats ne sont pas aussi performants que pour la perfusion, qui permet également de distinguer les tumeurs à haut grade de dangerosité des lésions moins nocives. la prise de contraste est en effet différente selon les cas, et un adénocarcinome est tout à fait reconnaissable, notamment par défaut de rinçage au temps tardif, des autres tumeurs.
Le scanner de perfusion se montre donc très utile dans l'exploration des cancers du pancréas. Ses applications sont également efficaces dans les cas de pancréatite aigüe ou d'ischémie, par l'étude des débits sanguins irrigant cet organe.
Bruno Benque