Scanner haute résolution et radiomique pour faire avancer les enquêtes sur les corps carbonisés
VENDREDI 11 DéCEMBRE 2020
La radiomique et le scanner haute résolution sont susceptibles de faire avancer les enquêtes criminelles réalisées sur des cadavres carbonisés. Une étude italienne présentée au RSNA 2020 montre que l’on peut, grâce à un algorithme spécifique, déterminer l’heure de l’xposition au feu.

Parmi les sujets présentés lors du congrès virtuel de la RSNA 2020, la thématique de la radiologie forensique a été très peu abordée. Pourtant, une étude italienne présentée par le Dr Amalia Lupi (Padoue, Italie) se propose de savoir si nous pouvons résoudre les crimes avec la radiomique. Son équipe s’est appuyée, pour ce faire, sur des échantillons d'os humain carbonisé
Chaque détail compte lors de la dissimulation de corps par combustion
La radiomique, qui extrait des données d'images cliniques à partir d’un grand nombre de données, peut être utilisée de manière fiable pour évaluer les modifications de la structure osseuse lors d’une exposition au feu. Des algorithmes spécifiques peuvent ainsi être appliqués afin de déterminer le début de la combustion.
Le Dr Lupi a rappelé que la combustion est souvent appliquée pour dissimuler un cadavre après un meurtre. « Dans les scénarios forensiques avec dissimilation de corps par combustion, chaque détail peut être primordial à l’enquête », précise-t-elle. Il est donc intéressant de pouvoir établir l’heure de la combustion pour fournir des détails fondamentaux qui serviront dans l’enquête criminelle. Cette étude a donc pour objet d’évaluer le rôle de la radiomique dans la caractérisation des changements dans les échantillons d'os humains exposé au feu et propose une méthode efficiente pour fournir des informations supplémentaires utiles afin de déterminer l'heure et la cause du décès.
55 caractéristiques radiomiques extraites du scanner d'échantillons osseux
Quinze échantillons de fibules humaines ont ainsi été examinés par un micro-scanner haute résolution avant et après une exposition directe au feu, pendant trois intervalles de combustion. De chaque échantillon, à chaque intervalle de combustion, la densité, le volume osseux et 55 les caractéristiques radiomiques ont été extraites. Les résultats ont montré que la radiomique était capable de détecter les changements dans les échantillons osseux en fonction du moment de l’exposition au feu.
Bruno Benque avec RSNA