Selon une étude parue dans la Revue Radiology, le dépistage du cancer du sein masculin peut permettre une détection précoce de la maladie. Elle peut s'avérée très utile chez les hommes présentant un risque élevé de contracter la maladie.
Ce mois d'octobre est propice aux communications relatives à la prise en charge du cancer du sein, mises en lumière par l'opération annuelle "Octobre rose".
Un risque accru de cancer chez les hommes par manque de directives dédiées
C'est dans ce cadre que nous avons identifié une étude rétrospective publiée dans la revue Radiology, sur le thème du dépistage mammographique sélectif du cancer du sein chez l'homme. Cette pathologie est rare mais souvent mortelle. L'American Cancer Society prévoit que 2 670 nouveaux cas de cancer du sein invasif seront diagnostiqués chez les hommes en 2019, et qu'environ 500 hommes en mourront.
Il n'y a pas de directives formelles de dépistage pour les hommes appartenant à des groupes à haut risque, tels que ceux ayant des antécédents personnels de la maladie, des mutations génétiques associées au cancer du sein ou des membres de la famille atteints du cancer du sein. En conséquence, les hommes chez qui on a diagnostiqué un cancer du sein ont généralement des résultats pires que ceux des femmes.
Des preuves de l'utilité de la mammographie très marginales chez l'homme
"Le dépistage mammographique a permis d’améliorer le pronostic pour les femmes atteintes de cancer du sein, déclare en préambule l’auteur principal de l’étude, le Dr Yiming Gao, du département de radiologie du New York University Langone Medical Center. Mais les hommes ne disposent pas de directives de dépistage formalisées, ils sont donc plus susceptibles d'être diagnostiqués à un stade plus avancé et ne font souvent pas aussi bien que les femmes." Il existe des preuves anecdotiques selon lesquelles le dépistage sélectif par mammographie chez les hommes présentant des facteurs de risque identifiables est bénéfique, mais on ignore comment, et dans quelle mesure, l'imagerie du sein est utilisée dans cette population.
Sensibilité et spécificité maximales de la mammographie de dépistage, selon une étude
Dans la première étude de ce type, le Dr Gao et ses collègues ont évalué les schémas d'utilisation de l'imagerie du sein et les résultats du dépistage chez 1 869 hommes de 55 ans d'âge médian ayant subi une mammographie sur une période de 12 ans. La mammographie a permis de détecter un total de 2 304 lésions mammaires, dont 149 biopsiées. Parmi ceux-ci, 41 (27,5%) se sont révélés malins. Le taux de détection du cancer de 18 examens sur 1 000 chez les hommes présentant un risque élevé de cancer du sein était significativement supérieur au taux de détection moyen de trois à cinq pour 1 000 examens chez les femmes à risque moyen. De plus, les cancers détectés chez les hommes étaient à un stade précoce, avant qu'ils ne se soient propagés aux ganglions lymphatiques, améliorant le pronostic pour la survie.
"Ces résultats montrent qu'il est possible de détecter le cancer du sein chez les hommes à un stade précoce et il apparaît que la mammographie est efficace pour le dépistage ciblé des hommes à haut risque, poursuit le Dr Gao. Nous avons montré que le cancer du sein chez l'homme ne doit pas être diagnostiqué uniquement lorsqu'il est symptomatique." Chez les hommes, la sensibilité au dépistage mammographique était de 100%, tandis que la spécificité était de 95%. Cette excellente performance est liée au manque relatif de tissu fibroglandulaire du sein chez les hommes, qui masque souvent des résultats anormaux chez la femme, remarquent les chercheurs dans l'étude.
Favoriser les campagnes de dépistage sur une population ciblée
Les antécédents personnels de cancer du sein étaient le facteur de risque le plus important associé au cancer du sein chez les hommes. L'ascendance juive ashkénaze, les mutations génétiques et les antécédents familiaux de cancer du sein au premier degré étaient également des facteurs importants. À l'heure actuelle, le Réseau national de lutte contre le cancer (NCCN) américain ne prend pas en charge le dépistage, en raison d'un manque de preuves, même chez les hommes à risque élevé. Les lignes directrices antérieures du NCCN suggéraient de favoriser les examens de mammographie sur une base individuelle, une approche que les nouveaux résultats de l’étude pourraient soutenir.
À l’avenir, les chercheurs espèrent voir de plus grandes études multi-institutionnelles ayant le pouvoir statistique de définir des informations plus nuancées basées sur différents facteurs de risque de cancer du sein chez les hommes. "Repenser notre stratégie en matière de diagnostic du cancer du sein chez l'homme est nécessaire, conclut le Dr Gao. Nous espérons que ces résultats serviront de base à de futures recherches, car ils pourraient potentiellement contribuer à ouvrir la voie à la standardisation du dépistage chez certains groupes d'hommes à haut risque."
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