L'autopsie classique et le scanner post-mortem ont-ils un niveau de sensibilité identique pour explorer les traumatismes balistiques fatals ? C'est ce que cherche à montrer une étude rétrospective monocentrique marseillaise sur un panel de plus de 200 cadavres.
L'imagerie forensique est devenue, au fil des ans, une discipline très prisée des médecins légistes pour les assister dans leur discipline. Des reconstructions en trois dimensions d’images scanographiques acquises post-mortem permettent, par exemple, de reconstituer les trajets lésionnels provoqués par des balles, ce qui constitue un type de pièces à conviction à présenter devant une cour de justice.
Évaluer les corrélations de l'autopsie et du scanner dans les traumatismes balistiques fatals
Le nombre de décès par balles, notamment lié aux tueries de masses aux Etats-Unis d’Amérique, augmente au fil des ans. L'autopsie virtuelle semble donc promise à un bel avenir outre Atlantique. En France, c'est à Marseille – ça ne s'invente pas ! – que l'on trouve la base épidémiologique la plus fournie en matière de décès par balle. Une équipe de chercheurs emmenés par le Dr Pierre Gach (AP-HM Timone) a en effet mené une étude visant à étudier les apports respectifs et les corrélations de l’autopsie classique et du scanner post-mortem dans les traumatismes balistiques fatals. Cette étude descriptive rétrospective monocentrique sur 9 ans (2008-2017), incluant les cas de traumatismes balistiques fatals ayant bénéficié d’un scanner post-mortem en contraste spontané, puis d’une autopsie, est en cours de validation sur ce thème.
Un protocole d'acquisition TDM bien précis
Ce travail se base, en plus des données démographiques, sur les principales données recueillies à l’autopsie et au scanner, en aveugle l’un de l’autre, notamment le nombre de systèmes lésionnels, leur orientation, le calibre des projectiles et les résidus de tir, le bilan lésionnel détaillé ou la détection des épanchements. Sur le plan radiologique, les chercheurs ont établi un protocole d'acquisition précis comportant un topogramme de face en décubitus dorsal, les bras le long du corps, suivi d’une première acquisition cervico-crânienne sans injection de produit de contraste, reconstruites en traitements osseux et parenchymateux cérébral, puis d’une deuxième acquisition sans injection de produit de contraste, en coupes millimétriques, de la région cervicale à l’extrémité des pieds, reconstruites en traitements osseux, médiastinal et parenchymateux pulmonaires.
Une revue scanographique exhaustive de tous les organes traversés par le projectile
Les trajectoires balistiques sont ici évaluées au scanner dans les 3 plans de l’espace, selon la méthode utilisée par les médecins légistes dans les rapports d’autopsie, et d'après des éléments sémiologiques comme les défauts dans le revêtement cutané, associés à des bulles d’emphysème sous-cutanées par exemple. Le trajet hématique se manifeste, d'autre part, par une hyperdensité linéaire au sein des masses musculaires ou du parenchyme cérébral. Un trajet bulleux dans les organes pleins et les poumons sont également des critères d'évaluation précis, de même que le descriptif lésionnel de l’encéphale aux pieds, en analysant différents axes artériels et veineux (aorte thoracique et abdominale, troncs artériels supra-aortiques, mésentère, veine cave inférieure), ainsi que chaque organe, chaque segment osseux, avec latéralisation systématique et recherche d’épanchement au contact des organes pleins intra-abdominaux.
Une corrélation et une complémentarité significatives entre les deux techniques
Cette étude a inclus 225 cas, ce qui lui confère une solidité significative. Au final, et comme on pouvait s'y attendre, le scanner et l’autopsie semblent concordants dans bien des cas, notamment sur le nombre et l'orientation des systèmes lésionnels. L'autopsie semble supérieure sur les résidus de tirs cutanés tandis que le scanner l'emporte sur la détection des épanchements. Reste que, dans cette pratique, il existe des limites à l'utilisation du scanner, notamment pour identifier précisément le calibre des projectiles ou lorsque les membres se trouvent en dehors du champ d’acquisition. Cette étude, qui est soumise pour publication dans l'International Journal of Legal Medicine, permet d'établir une complémentarité suffisante entre le scanner et l'autopsie classique dans les cas de traumatismes balistiques fatals.

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