La radiologie française a-t-elle vraiment besoin du COFRAC ?
MERCREDI 21 NOVEMBRE 2018
La radiologie française est très impliquée dans les processus qualité. Mais cela n'empêche pas le COFRAC de travailler sur un référentiel de certification ISO identique à celui des laboratoires de biologie. Le G4 monte au créneau pour affirmer son désaccord.

Comme il le fait depuis quelques années pour la biologie médicale, le Comité Français d'Accréditation (COFRAC) pourrait bientôt présenter un référentiel de certification pour les services d'imagerie médicale.
Un processus d'évaluation par des pairs envisagé
Un projet de document a été publié sur le site du COFRAC détaillant les modalités retenues pour ce processus basé sur la Norme ISO 15 189 utilisée pour l'évaluation des laboratoires de biologie médicale. Il s'agirait notamment d'évaluer les ressources matérielles et les aptitudes techniques du service, la pertinence de l’organisation de la structure d’imagerie médicale et la conformité des pratiques avec les exigences du référentiel d’accréditation. La procédure d'évaluation sur site serait réalisée par une équipe d’évaluation, composée d’un évaluateur qualiticien et d’évaluateurs techniques parmi les médecins radiologues, médecins nucléaires ou médecins échographistes. Dans ce cadre, les manipulateurs d'électroradiologie médicale ont été également approchés pour éventuellement faire partie de l'équipe d'évaluation.
Le G4 monte au créneau pour affirmer son désaccord
Le COFRAC annonce avoir été sollicité par des radiologues pour réfléchir à cette procédure de certification. Mais le Conseil National Professionnel de la Radiologie (G4), qui regroupe, rappelons-le, la Société Française de Radiologie (SFR), le Collège des Enseignants en Radiologie de France (CERF), le Syndicat des Radiologues Hospitaliers (SRH) et la Fédération Nationale des Médecins Radiologues (FNMR) affirme n’avoir jamais sollicité cet organisme. Il a publié, le 19 novembre 2018, un communiqué dans lequel il fait part de son désaccord avec cette procédure d'accréditation, arguant que le Cofrac s’appuie dans ce cadre sur "un groupe de travail constitué notamment de trois radiologues, sans expertise reconnue dans ce domaine non mandatés par le G4 et non représentatifs de la profession".
Des radiologues déjà très impliqués dans les processus qualité
Le G4 a rappelé, dans son communiqué, les différents engagements pris par la profession dans le domaine de la qualité, notamment avec la DGS et l’AFNOR dans la réalisation du référentiel LABELIX ou dans la démarche d’accréditation des équipes radiologiques avec la Haute Autorité de Santé (HAS) pour le programme ACR-F (ACcréditation des Radiologues en France). Il ne cautionne dès lors pas l'adaptation de l’accréditation des laboratoires de biologie et annonce ainsi ne soutenir aucune expérimentation envisagée par le Cofrac dans l'état actuel.
À bon entendeur, salut !
Bruno Benque