Le Dr Jean-Pilippe Masson a présenté, le 12 mars 2015, lors d'une conférence à la Maison de l'Amérique Latine, une étude intitulée "L’imagerie médicale : Un atout pour la santé, un atout pour l’économie", réalisée par la Fédération Nationale des Médecins Radiologues (FNMR). Nous diffusons ici l'essentiel de ce document qui se propose de mettre en balance la dépense liée à l'imagerie médicale et les richesses qu'elle génère.
Depuis sept ans, de façon autoritaire ou négociée, la valeur des actes d’imagerie médicale a été diminuée de 900 millions d’euros. Cette baisse drastique, alors que dans le même temps, les charges des services d’imagerie ne cessent d’augmenter, entraine des bouleversements dans l’organisation des structures elles-mêmes mais aussi dans l’offre de soins en imagerie médicale sur le territoire national à travers des restructurations ou même des fermetures complètes.
Le radiologue libéral, médecin et chef d'entreprise
Lors des rencontres répétées avec les tutelles, avec les politiques, avec les médias nous nous sommes rendu compte que l’imagerie médicale n’était perçue le plus souvent que comme une source de dépenses, en oubliant les économies générées par la spécialité. Le médecin radiologue, à la fois médecin et chef d’entreprise, est atypique. Cette dualité est le plus souvent mal comprise et seule la partie dépenses liées à son activité médicale est prise en compte. L’abstraction de sa dimension entrepreneuriale le rend ainsi vulnérable en laissant de côté son implication dans la vie économique et sociétale française.
La Fédération Nationale des Médecins Radiologue a donc initié une étude associant ces deux dimensions de la profession. Ce travail que nous présentons aujourd’hui met en balance, la dépense liée à l’imagerie médicale et le gisement d’économies et de richesses qu’elle génère.
Le budget en libéral et les richesses directes
La radiographie conventionnelle et l'échographie représentent les deux principaux postes, en volume ou en valeur, de l'imagerie médicale. Il est à noter que les actes d'échographie sont réalisés pour moitié par des spécialistes autres que des médecins radiologues.
La France compte 4800 radiologues et 30 000 personnels de cabinets de radiologie.
Chaque médecin radiologue libéral emploie en moyenne :
· 2 ETP* d’administratifs (accueil et suivi des patients)
· 3 ETP* de manipulateurs (aide à la réalisation des examens et à la prise en charge des patients)
· 0,5 ETP* de personnel d’entretien
· 0,2 ETP* de personnel technique (physicien, informaticien, etc)
Les richesses indirectes
Le marché français de l'imagerie médicale clinique représente plus d'un milliard d'euros. Les équipements médicaux constituent la principale composante (800 millions d'euros), mais il comprend aussi, entre autres, le secteur des produits de contraste (180 m€), des entreprises d'informatique et de télécom très spécialisées.
La France est présente dans la recherche et l'innovation en imagerie médicale. Des entreprises françaises sont actives sur des marchés d'avenir comme ceux de l'imagerie 3D, par exemple, ou encore les banques de données d'imagerie ou la téléradiologie. Ainsi, 112 projets de recherche public-privé dans les pôles de compétitivité et 220 essais cliniques d’imagerie médicale en neurologie, oncologie et cardiologie ont été initiés.
Les économies par substitution
La substitution joue entre les différentes techniques d'imagerie. Les techniques non irradiantes, échographie ou IRM, sont utilisées, autant que possible, en substitution des techniques utilisant les rayonnements ionisants. Mais la substitution s'opère aussi des techniques chirurgicales vers l'imagerie interventionnelle (550 000 actes par an) moins invasive, dont 20 000 embolisations, 10 000 embolisations artérielles et 5 000 traitements de cancers par radiofréquence. Cette discipline représente un coût inférieur à la chirurgie et réduit les durées d'hospitalisation.
Le recours à l'échographie en cas de suspicion d'appendicite a permis de réduire le nombre d'appendicectomies réalisées chaque année, évitant à de nombreux patients une intervention chirurgicale injustifiée, avec une économie de 150 millions d'euros par an pour la sécurité sociale. Les macrobiopsies (23 000/an, coût: 400 à 511 €) réalisées par un médecin radiologue remplacent, en grandepartie, les biopsies chirurgicales (9500/an, coût: 1330 à 7225 €).
Les économies sociétales
La destruction de tumeurs hépatiques par radio-fréquence (prix moyen de séjour: 3660 €) remplace, dans la plupart des cas, la même intervention chirurgicale par laparotomie ou coelioscopie (prix moyen de séjour: 12 912 €) . Le patient bénéficie en outre d'un acte non invasif. L'exploration d'un organe profond par une ponction biopsie sous scanner ou les gestes interventionnels sur le système hépatobiliaire , en ambulatoire participent également de ces évolutions.
La substitution d'actes chirurgicaux par des actesd'imagerie médicale permet de réduire les durées d’hospitalisation, les durées d'arrêts de travail et les indemnités journalières. On revient là aux fondamentaux de la création de la Sécurité Sociale.
La prévention et la qualité de vie des patients
Le recours à l'imagerie médicale en examen de dépistage ou de diagnostic ou en substitution à un acte chirurgical contribue fortement au développement de la prévention et à la qualité de vie des patients. Les dépistages du cancer du sein, trisomie, amiante, notamment, un diagnostic plus précoce et plus prédictif, ainsi qu'un traitement plus rapide sont au coeur de ces préoccupations. Elle est propice à l'amélioration de la qualité ( Labelix ), à la réduction du nombre et de la durée moyenne des hospitalisations et représente une alternative à la chirurgie moins invasive, moins douloureuse, moins coûteuse.
Labelix, lancé en 2003 par la FNMR est un label spécifique à la profession, adapté aux cabinets et services d'imagerie médicale. Il est cohérent avec la démarche HAS de certification.
Son objectif est de sensibiliser les médecins radiologues sur :
· Leurs obligations réglementaires.
· La démarche qualité que beaucoup de radiologues se sont déjà appropriés par la pratique du dépistage organisé du cancer du sein.
· L'extension de cette démarche aux domaines, notamment, de l'hygiène, des vigilances, de l'accueil, de la prise en charge et de l'information des patients.
Le label garantit à un observateur extérieur (patient, médecin correspondant, tutelle,…) le respect systématique par le cabinet ou service labellisé d'un ensemble de caractéristiques jugées obligatoires.
Un gage de qualité
C'est un message qui doit donner confiance parce que le label témoigne d'un niveau de qualité pour le patient correspondant à un standard défini dans le référentiel de certification.
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