Détecter les cellules cancéreuses par la microscopie radioluminescente
LUNDI 08 DéCEMBRE 2014
En travaillant sur la microscopie par radioluminescence, la scientifique française Laura Sarah Sasportas a mis au point une technique permettant de détecter des cellules cancéreuses dans un échantillon de sang. Ses travaux, au retentissement mondial, vont faire l’objet d’une étude clinique initiée par la chercheuse, afin d’en valider les conclusions.

Une jeune chercheuse française, Laura Sarah Sasportas, est en train de se faire connaître mondialement sur le champ de l’imagerie biomoléculaire. Ses travaux pourraient révolutionner les méthodes de diagnostic du cancer.
Un cursus de formation international
Laura Sarah Sasportas a engagé son cursus de spécialisation en imagerie par résonance magnétique et imagerie moléculaire au sein de l’Eidgenössische Technische Hochschule (ETH) de Zürich. Elle a effectué sa thèse de maîtrise au Center for Molecular Imaging Research (MGH) à la Harvard Medical School de Boston, Massachusetts, à partir de 2008. Elle vient d’obtenir, au sein de cette institution américaine, un Doctorat en imagerie biomoléculaire en effectuant des recherches sur la métabolique des cellules tumorales circulantes (CTC). Ce travail de recherche est consacré à la microscopie par radioluminescence haute définition pour caractériser l’aspect tumoral de certaines cellules.
Amplifier les images scintigraphiques grâce à ORBIT
La microscopie par radioluminescence est une méthode d’imagerie par scintigraphie permettant d’explorer les cellules vivantes simples avec un microscope à fluorescence. Laura Sasportas décrit, dans son travail de recherche, un système de comptage de particules qui améliore la résolution spatiale, utilisant une caméra à haut gain couplée à un microscope. La reconstruction optique de la matrice de β-ionisation (ORBIT) a été réalisée pour localiser les désintégrations β, regroupées en une image composite. Cette nouvelle approche a été évaluée pour l'absorption du glucose(18) F-FDG dans les cellules cancéreuses du sein. Après la reconstruction de l'image, ORBIT permet une meilleure définition des cellules individuelles et améliore donc l'image de l'absorption d'un traceur radioactif dans les cellules vivantes avec une résolution spatiale améliorée. En principe, ORBIT peut également permettre une plus grande précision quantitative parce que le taux de décroissance est mesuré plus directement, indépendemment de l'énergie des particules β.
Vérifier ses recherches par une étude clinique grandeur nature
Cette technique devrait permettre, d’après la chercheuse, de détecter précocement l’apparition d’un cancer à partir d’un échantillon de sang. Elle va mettre en place une étude clinique au sein de l’hôpital de Standford, sur des patients atteints de cancer, afin d’évaluer la pertinence de ses recherches et ainsi ouvrir une nouvelle voie dans la détection de ce type de pathologie. Laura Sasportas a déjà été plusieurs fois primée pour ce travail, en obtenant notamment le International Fulbright Science and Technology Award, décerné par le Bureau of Educational and Cultural Affairs (ECA) du Département d’Etat aux Etats-Unis, et le prix pour la R&D lors de la onzième cérémonie des prix des ingénieurs de l’année organisée par L’Usine Nouvelle et Industrie & Technologies, en France. Elle travaille actuellement dans Laboratoire d'imagerie multimodalité du Dr Sam Gambhir pour le programme d'imagerie moléculaire de Stanford (MIPS) et assume les fonctions de Président de l'Association des étudiants français de Stanford(FSSA), qui promeut la culture française à l'université grâce à des événements sociaux et culturels pour les étudiants, en partenariat avec le Consulat de France à San Francisco.
Bruno Benque