Après la radiothérapie, la radiofréquence profite des propriétés des molécules Dbait
VENDREDI 30 MAI 2014
Les molécules dérivées d'acides nucléiques Dbait pourraient être utilisées pour améliorer l'action de la radiofréquence dans la destruction des cellules tumorales. La chercheuse Marie Dutreix a publié une étude dans Radiology, montrant que les propriétés de ces molécules, qu'elle a appliquées à la radiothérapie auparavant, sont utiles également pour diffuser la chaleur de la radiofréquence.
Marie Dutreix, chef de l’équipe "Recombinaison, réparation et cancer : de la molécule au patient", a découvert il y a quelques années les cellules Dbait, qui accroissent l'efficacité de la radiothérapie. Elles entraînent une réduction du volume tumoral, et pour plus de 20 % des cas, la complète disparition de la tumeur. Ces molécules à base d'acides nucléiques trompent les cellules tumorales en leur faisant croire que la quantité de dommages induits par la radiothérapie est bien supérieure à la réalité.
La chercheuse applique aujourd'hui ces propriétés, en mode préclinique, à la radiofréquence. En effet, l’efficacité de la radiofréquence, qui détruit les cellules tumorales par dégagement de chaleur, décroît avec la taille de la tumeur. Ses recherches récentes montrent que les molécules Dbait qu’elle a conçues, ajoutées à la radiofréquence, accroissent la destruction des cellules de cancer colorectal.
Dans une récente publication dans Radiology, l’équipe de Marie Dutreix montre que les molécules Dbait sensibilisent les cellules tumorales à l’action de la chaleur et améliorent ainsi l’effet de la radiofréquence et élargissent son action aux zones plus périphériques de la tumeur. Les études doivent désormais se poursuivre pour qu’à terme débute un essai clinique. Cette étape devrait bénéficier du fait qu’une molécule de la famille Dbait est déjà utilisée dans un essai clinique.
Théma Radiologie