Le PET IRM concurrencera-t-il le PET SCAN ?
LUNDI 17 FéVRIER 2014
Les débuts du PET-IRM, qui allie, comme son nom l'indique, les applications de l'IRM et du PET en une seule modalité, sont prometteurs d'après les premiers essais cliniques. La France va bénéficier d'un outil de choix dans ce champ, puisque le projet LILI permettra d'en évaluer les bénéfices pour les patients, au sein du CERMEP de Lyon.

Dans le cadre des équipements d'excellence du programme "Investissements d'Avenir", le Centre de Recherches Multimodal et Pluridisciplinaire en Imagerie du Vivant (CERMEP) de Lyon s'est vu attribuer un projet de recherche, nommé LILI, consistant à développer une plateforme hybride TEP-IRM, qui devrait démarrer son activité à l'été 2014. Après Munich et Genève, c'est la première installation d'une modalité de ce type en France.
Deux explorations en un seul examen
Le PET-IRM permettra, à terme, d’acquérir au cours d'un même examen, et sur une seule image, les données morphologiques de l'IRM ainsi que les informations fonctionnelles et métaboliques des organes obtenues par la Tomographie par émission de Positons (PET). Ses applications couvriront, dans une premier temps, les affections oncologiques ORL, du sein ou de la prostate. Elle permettra d'évaluer avec plus de précision les répercussions de ces pathologies sur les patients, en éliminant les variations dues au positionnement, et en leur évitant les temps d'attente entre les examens.
Des différences de topographies selon les constructeurs
Les TEP-IRM ont des topographies différentes selon les constructeurs. Ils peuvent se présenter sous la forme de deux appareils distincts, présents dans la même salle d'examen côte à côte. On trouve également les deux tunnels disposés l'un derrière l'autre, la table supportant le patient glissant de l'un à l'autre. Enfin, il existe sous la forme d'une modalité unique, où les fonctionnalités TEP et IRM sont totalement intégrées. Cette prouesse technologique, qui s'affranchit des éventuelles interférences entre les agents physiques générés par l'un et l'autre, permet notamment de réduire les coûts et les délais liés à l'installation.
Les premiers essais cliniques montrent des résultats prometteurs
De nombreux essais cliniques impliquant cette nouvelle discipline sont en cours, décrivant pour la plupart une qualité d'images satisfaisante ainsi que des résultats prometteurs comparés au PET-SCAN. L'un de ces essais a été décrit dans un article rédigé par le Dr Raphaëlle Souillard sur le site de la SFR. Cette étude évalue une application PET-IRM sur des patients atteints d'affections tumorales de la tête et du coup, en comparaison avec le PET-SCAN. Elle traduit une bonne corrélation entre les deux techniques, une sous-estimation de l'index de fixation du FDG de 20% et un temps d'acquisition plus long en PET-IRM montrant quelques limites que l'expérience devraient gommer.
Il faudra donc un certain temps avant que les différentes études, et notamment le projet LILI, valident l'utilité de cette nouvelle technologie et lui permette d'investir les unités de radio-oncologie. Mais il faudra sans aucun doute compter avec elle dans un avenir proche.
Bruno Benque