Les campagnes de dépistage du cancer du sein pourraient bientôt utiliser la tomosynthèse
LUNDI 28 OCTOBRE 2013
Le dépistage de masse du cancer du sein pourrait bien, d'ici trois à cinq ans, se réaliser à l'aide de la tomosynthèse. C'est ce que prédit le Pr Patrice Taourel, sur la base de trois expérimentations réalisées à l'étranger, qui mettent en évidence une efficacité diagnostique renforcée, ainsi qu'un confort accru pour les patientes.

Depuis ses premiers développements il y a dix ans, la tomosynthèse est une technique d'imagerie du sein de plus en plus utilisée en France. Elle permet, grâce à une rotation du tube d'un mammographe de quelques dizaines de degrés, d'acquérir une image du sein en 3D.
Se dédouaner de la superposition des tissus à la mammographie
Cette technologie permet à la sénologie de gagner en précision pour le diagnostic du cancer du sein en réalisant des coupes de celui-ci. Elle donne donc la possibilité d'acquérir des images où une tumeur présumée est isolée des structures parenchymateuses environnantes afin de mieux l'observer. Inversement, elle permet d'éliminer les faux positifs créés, en mammographie classique, par la superposition de tissus sains, et ce au moyen d'une irradiation quasi-équivalente.
Plusieurs expérimentations étrangères de dépistage publiées et évaluées positivement
Lors de son intervention au cours de la Conférence de Presse d'ouverture des JFR 2013, le Pr Patrice Taourel, radiologue à l'hôpital Lapeyronie du CHU de Montpellier, a ouvert la perspective de voir la tomosynthèse entrer, à moyen terme, dans le processus de dépistage de masse du cancer du sein. En s'appuyant sur l'évaluation d'expérimentations réalisées à grande échelle en Norvège - étude à propos de laquelle son promoteur, Per Skaane, a réalisé une présentation, le 19 octobre 2013, au cours de ces mêmes JFR -, en Italie et aux États-Unis, il prévoit que d'ici 3 à 5 ans, cette technique sera validée en France. Ces expérimentations montrent en effet une meilleure efficacité du dépistage par tomosynthèse, de par sa sensibilité et sa spécificité, la réponse technologique à l'augmentation potentielle de l'irradiation pour ce type d'exploration, sans compter le confort pour les patientes contraintes à une compression du sein moins forte.
Bruno Benque