Le suivi oncologique optimisé par un logiciel dédié
MARDI 14 JANVIER 2025
Les limites du référentiel RECIST pour le suivi de certaines pathologies oncologiques conduisent à identifier de nouvelles pratiques. Une étude française publiée dans la Revue Research in Diagnostic and Interventional Imaging évalue un logiciel d’aide au diagnostic à partie de données TDM dans ce cadre. Des résultats prometteurs ressortent de ce travail qui peut permettre aux radiologues de gagner du temps dans leur pratique et de la précision dans le suivi.

Depuis les années 2000, les critères RECIST (Response Evaluation Criteria in Solid Tumors) établissent la définition des lésions cibles, le référentiel RECIST 1.1 de 2009 réduisant le nombre de lésions cibles à un maximum de cinq avec pas plus de deux par organe avec des détails sur la mesure des ganglions lymphatiques et des critères de réponse.
Les limites du référentiel RECIST pour le suivi de certaines pathologies oncologiques
Mais certaines limites, comme le choix subjectif des lésions cibles, la variabilité intra-observateur, l'évaluation subjective du diamètre maximal, de la netteté ou du flou des limites tumorales, ainsi que de la qualité de l'acquisition et de l'injection de contraste se font jour et sont source de variabilité. Enfin, les critères RECIST 1.1 ne sont pas adaptés au suivi de certaines pathologies ou à l'évaluation de nouveaux traitements locaux ainsi que des traitements systémiques modernes.
Une étude française évalue un logiciel d’aide au diagnostic à partie de données TDM
Pour aider les radiologues dans leur tâche, les MERM et les solutions d’aide au diagnostic enrichies par l’IA leur font gagner du temps d’interprétation et leur permettent de réduire la variabilité inter-observateur. Une étude française publiée dans la Revue Research in Diagnostic and Interventional Imaging se propose d’évaluer un tel logiciel. Dans cette étude rétrospective, 37 patients oncologiques avec des tomodensitométries initiales et de suivi ont été réinterprétés à l'aide d'un logiciel dédié.
Les TDM de base ont été choisies parmi les comptes rendus d'imagerie disponibles dans un PACS et les chercheurs ont évalué les interprétations de suivi à l’aide du logiciel, ainsi que les sommes de lésions cibles et la réponse tumorale sur la base des critères RECIST 1.1. Ils n’ont observé aucune différence significative dans les sommes de lésions cibles et les évaluations de la réponse tumorale entre les données PACS et le logiciel d’imagerie.
Des résultats prometteurs qui peuvent permettre aux radiologues de gagner du temps dans leur pratique
Il n’y a eu aucune surestimation ni sous-estimation de la maladie avec le logiciel, avec seulement une déviation significative (progression versus stabilité) dans trois cas. Pour deux patients, cette différence était liée à l’évaluation de la réponse des lésions non ciblées. La différence chez le troisième patient était due à la comparaison avec un scanner antérieur plutôt qu’à l’examen initial. Dans 13 % des cas, une erreur de calcul a été constatée et dans 28 % des cas, l'examen a été comparé au scanner précédent. Enfin, la réponse tumorale n’était pas détaillée dans 43 % des comptes rendus de suivi.
Les chercheurs en ont déduit que l’utilisation d’un logiciel dédié à la surveillance oncologique pourrait contribuer à réduire le temps d’interprétation et à limiter les erreurs humaines. Que ce soit en recherche clinique ou en pratique de routine, cette pratique leur permet de travailler dans un environnement standardisé et ergonomique qui leur permet de gagner du temps dans l’interprétation d’un nombre toujours croissant d’examens.
Paolo Royan